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Figure de la lutte anticorruption, la procureure était en bonne position pour devenir la chef du nouveau parquet européen avant sa mise en examen contestée.
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Jusqu’ici favorite pour devenir la première chef du tout nouveau parquet européen, la Roumaine Laura Codruta Kövesi est désormais en position difficile. Attaquée par son propre gouvernement, cette procureure très populaire en Roumanie pour sa lutte implacable contre la corruption, a été mise en examen, jeudi 28 mars, par un organe judiciaire à l’indépendance critiquée dans un dossier de corruption qu’elle conteste. Son contrôle judiciaire lui interdit de s’exprimer dans la presse sur son dossier, ou même de quitter le pays.
Un sérieux handicap alors que l’Union européenne doit décider dans les prochaines semaines de sa candidature. Soutenue par le Parlement européen, elle affronte le Français Jean-François Bohnert, qui a, lui, le soutien des Etats membres. Le gouvernement social-démocrate roumain mène depuis plusieurs semaines une vaste offensive pour discréditer Mme Kövesi, qu’il avait démise de ses fonctions de chef du parquet anticorruption en juillet 2018. « Il est évident que je suis visée par une campagne de harcèlement et d’intimidation », a déclaré, vendredi matin, la procureure âgée de 45 ans, au sortir du commissariat de Bucarest où elle doit se présenter régulièrement.
Vendredi, elle a obtenu le soutien de plusieurs responsables politiques européens. « C’est totalement inacceptable. J’appelle les Etats membres à condamner cette procédure et la Commission européenne à garantir que le processus de sélection soit juste et indépendant », a déclaré Manfred Weber, le chef de file de la droite européenne pour les élections de mai, qui en profite pour demander aux socialistes européens de critiquer les dérives de leur affilié roumain.
« On peut légitimement s’interroger sur les fondements et les motivations derrière les accusations à l’encontre de Laura Kövesi de la part d’une unité judiciaire contrôlée directement par le gouvernement, et alors que ce gouvernement est farouchement opposé à ce qu’elle devienne la chef du nouveau Parquet européen », a abondé l’eurodéputée Verte Eva Joly.
« J’ai toujours respecté la loi »
Mme Kövesi est la cible privilégiée du chef du Parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea, déjà condamné deux fois pour fraude électorale et corruption. L’homme politique est poursuivi dans un autre dossier pour détournements de fonds européens par le parquet anticorruption que la magistrate a dirigé entre 2013 et 2018.
Installé par le gouvernement, le corps d’inspection des magistrats reproche à la procureure d’avoir organisé, « en violation de la loi », l’extradition en 2011 depuis l’Indonésie d’un Roumain condamné pour avoir spolié quelque 300 000 petits épargnants. Selon les procureurs, elle aurait demandé à un homme d’affaires de verser une partie de l’argent nécessaire à l’affrètement d’un avion privé pour l’extradition. Mme Kovesi a rejeté ces accusations, assurant avoir « toujours respecté la loi ».
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