En Ukraine, inquiétudes sur les risques d’une dérive de la justice

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Le député et ancien président ukrainien Petro Porochenko lors de sa comparution devant le tribunal de Kiev, le 1er juillet.

Debout, les mains gantées de noir pour cause de Covid-19, il s’est adressé au juge avec l’autorité d’un chef outragé et l’assurance d’un homme qui croit encore à son destin. Mercredi 1er juillet, Petro Porochenko comparaissait à Kiev pour l’une des vingtaines d’affaires le concernant. Dénonçant la « revanche insignifiante de gens insignifiants qui n’aiment pas l’Ukraine » – allusion à l’actuel chef d’Etat, Volodymyr Zelensky, qui l’a battu en 2019, et à ses équipes –, l’homme avait fait de son audience un meeting politique. « Nous sommes ici (…) unis pour renverser le scénario criminel écrit par le Kremlin ! », a-t-il lancé devant une foule amassée au sortir du tribunal, qui a décidé de reporter au 8 juillet la décision qui pourrait interdire à l’ancien chef d’Etat (2014-2019) de sortir du territoire.

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Oligarque à la tête d’une fortune estimée par le magazine Forbes à quelque 1,4 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros), Petro Porochenko, désormais député, est la principale figure d’opposition en Ukraine. Il est aussi un homme hautement impopulaire mêlé à diverses affaires troubles. Mais les griefs qui lui sont reprochés aujourd’hui concernent des dossiers, jugés faibles ou absurdes, y compris par les ONG anticorruption. Petro Porochenko est ainsi mis en cause pour avoir nui aux intérêts du pays lors de la signature des accords de Minsk, en 2015, afin d’obtenir un cessez-le-feu dans le Donbass…

Le trouble est tel que divers observateurs internationaux se sont émus de ce qui pourrait ressembler à une « vendetta politique ». « Le système judiciaire ne peut pas être utilisé pour des règlements de compte politiques », rappelait le 18 juin l’ambassade des Etats-Unis sur Facebook, tandis que, sur Twitter, Donald Tusk, le président du Parti populaire européen, exprimait sa « grande préoccupation » liée aux charges contre M. Porochenko.

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« Même pas un match nul »

Volodymyr Zelensky, 42 ans, élu sur la promesse de « casser le système », hait M. Porochenko et ce qu’il représente. Mais les analystes voient surtout dans cette bataille judiciaire un calcul politique pour redresser la cote de popularité du chef d’Etat. « De nombreuses personnes qui ont voté pour Zelensky et donc contre Porochenko en 2019 soupçonnent Porochenko de corruption et d’abus de pouvoir. Ces gens réclament une sanction pénale contre l’ex-président. L’équipe de Zelensky en est consciente », explique le politiste Volodymyr Fesenko.

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