En Ukraine, des moteurs d’avions otages de la géopolitique

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Un turboréacteur pour avions-cargos fabriqué par le constructeur ukrainien Motor Sich lors d’une exposition d’armes internationale à Kiev, le 11 octobre 2017.

Dans quelles mains va tomber le fabricant de moteurs d’avions Motor Sich, fleuron de l’industrie de défense en Ukraine depuis l’ère soviétique ? L’entreprise est en train de changer de propriétaires, mais elle est l’otage d’une sourde bataille entre la Chine, les Etats-Unis, la Russie et, désormais la Turquie, qui a fait part de son intérêt – pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui veut « une armée aux standards de l’OTAN » face à la menace russe, la Turquie, membre de l’Alliance atlantique, est devenue un partenaire idéal.

Motor Sich est le fournisseur historique de l’armée russe, équipant ses hélicoptères Mi-8 comme ses Antonov, et elle exporte une large gamme d’engins pour avions civils et militaires. Le 11 mars, Kiev a annoncé sa nationalisation. Sous la pression des Etats-Unis, les autorités ont mis dehors l’actionnaire majoritaire, le chinois Beijing Skyrizon Aviation, du groupe Xinwei. L’Agence ukrainienne de sécurité de l’Etat assure que la décision a été confirmée par la justice le 20 mars. Skyrizon s’est cependant tourné vers une instance d’arbitrage, et réclame 3,6 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) de compensation.

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C’est une reprise à 100 % du capital de l’entreprise par l’Etat qui est prévue, confirment au Monde plusieurs sources gouvernementales à Kiev. Mais pour l’heure, indiquent-elles, seul est intervenu un gel des actions. « On a fait ce qu’on pouvait, maintenant c’est entre les mains des avocats », confie une source au sein des services de sécurité ukrainiens.

Forte corruption

« La nationalisation a été annoncée, signée. Elle n’est pas aboutie pour le moment en raison de luttes internes au sein du complexe militaro-industriel ukrainien », explique Mathieu Boulègue, expert de l’institut Chatham House à Londres. Dans un secteur marqué par une forte corruption, le complexe national de défense UkrOboronProm « est pris dans une vaste réorganisation tandis que les acteurs étrangers du secteur sont victimes de jeux géopolitiques », résume M. Boulègue.

« Nous n’utilisons pas le mot “nationalisation”. Seuls les bolcheviques parlent comme ça. Il s’agit d’une procédure légale pour obtenir justice, car l’entreprise avait été privatisée illégalement », assure Oleksiy Danilov, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense. L’investisseur chinois n’aurait notamment pas sollicité l’accord du comité anti-monopole d’Ukraine quand il a acquis la majorité du motoriste.

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