En Turquie, Recep Tayyip Erdogan asphyxie les réseaux sociaux

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Le président Recep Tayyip Erdogan, à istanbul, avant le vote par le Parlement turc d’une loi destinée à renforcer la censure sur les réseaux sociaux, le 28 juillet 2020.

Avant de partir en vacances, le Parlement turc a adopté, mercredi 29 juillet, une loi draconienne destinée à renforcer la censure sur les réseaux sociaux, refermant ainsi une soupape de la liberté d’expression dans un pays où les voix dissonantes pouvaient compter sur ce canal pour se faire entendre. Le même jour, la présidence turque a publié un décret qui interdit aux fonctionnaires de l’Etat d’utiliser des applications mobiles « d’origine étrangère », invoquant des problèmes de sécurité.

La nouvelle loi donne toute latitude aux autorités pour censurer les contenus en ligne. Elle contraint les plates-formes de réseaux sociaux de plus de 1 million d’abonnés, telles que Facebook, YouTube, Twitter et d’autres, à nommer des représentants en Turquie afin de répondre à des plaintes concernant leurs contenus dans les quarante-huit heures, sous peine de poursuites.

Les entreprises refusant de désigner leurs représentants officiels seront soumises à des amendes, des interdictions d’afficher de la publicité et des réductions de bande passante susceptibles de rendre leurs réseaux inutilisables. Plus alarmant pour les critiques du gouvernement turc, la législation exige que les fournisseurs stockent les données de leurs utilisateurs en Turquie et, au besoin, les transmettent au gouvernement. Selon Rumeysa Kadak, la députée du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) qui défendait la loi au Parlement, celle-ci va permettre de lutter contre la cybercriminalité et d’empêcher « les insultes faites aux femmes ».

L’opposition parlementaire, minoritaire, a eu beau crier à la « censure », la loi est passée grâce aux voix majoritaires de l’AKP et de son allié ultranationaliste, le Parti de l’action nationaliste (MHP). « De cette façon, on coupe le dernier lien de l’opposition avec l’opinion publique », a déclaré Garo Paylan, député du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde, opposition). L’article 9 du texte précise que la loi « est régie par le président ». Ennemi déclaré des réseaux sociaux, M. Erdogan mène une lutte personnelle. C’est à sa demande que la nouvelle loi a été adoptée. Au début du mois de juillet, le président turc était apparu très en colère à la télévision, promettant de « rétablir l’ordre » en faisant interdire tous les réseaux sociaux. Il avait à cœur de faire taire les utilisateurs insolents qui, sur Twitter, avaient ironisé sur l’annonce de la naissance de son huitième petit-fils.

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