En Turquie, le président Erdogan utilise l’épidémie pour ses ambitions régionales

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors de la journée de la souveraineté nationale et des enfants, à Istanbul, le 23 avril.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors de la journée de la souveraineté nationale et des enfants, à Istanbul, le 23 avril. AP

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en est convaincu, la bataille du Covid-19 se joue aussi sur le terrain géopolitique. Dans le nouvel ordre mondial censé émerger après la pandémie, la Turquie est appelée à jouer un rôle prépondérant. « Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, nous assistons à une nouvelle restructuration du monde. La Turquie a l’opportunité d’être au centre de ce processus », a-t-il déclaré dans une récente adresse à la nation.

L’idée séduit les zélotes du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis dix-huit ans. Les ministres ne parlent que de ça. Ibrahim Karagül, le chantre du gouvernement, rédacteur en chef du quotidien Yeni Safak, est, pour sa part, persuadé que le « miracle turc » est à portée de main.

Le pays, écrit-il dans un éditorial publié le 21 avril, « s’y préparait depuis des années ». Sous la houlette d’Erdogan, rien n’est impossible : « L’Empire ottoman était une grande famille répartie sur trois continents. Pendant la première guerre mondiale, cette famille a été brisée, partagée, capturée, asservie. (…) Erdogan l’a rassemblée, il a changé le cours de l’histoire. »

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Touchée par l’épidémie de Covid-19, qui a fait 2 491 morts et 101 790 cas déclarés, la Turquie affiche plus que jamais son « pouvoir de séduction ». Il est urgent de redorer son blason, terni par ses violations des droits de l’homme, sa perte de dynamisme économique, l’autoritarisme débridé de son président.

Ces dernières semaines, du matériel médical (masques, blouses jetables, kits de dépistage, médicaments, respirateurs artificiels) a été livré à une trentaine de pays à travers le monde, dont l’Italie, l’Espagne et la Grande-Bretagne, et aussi Israël et l’Arménie, des Etats avec lesquels les relations sont d’ordinaire plutôt tendues. Tous les colis portent la mention « présidence », afin de souligner le rôle central joué par le numéro un dans la mise en œuvre de cette « diplomatie humanitaire ».

Vendre du rêve à la population

Le pouvoir de coercition continue de s’exercer. Les envois de soldats et de matériel ont repris vers Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où l’armée turque a créé des dizaines de postes d’observation supplémentaires pour défendre les territoires qu’elle contrôle face à une éventuelle offensive du régime de Damas. En Libye, les drones turcs au service du gouvernement d’accord national (GAN) poursuivent leurs frappes sur les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar.

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