En Turquie, la justice ordonne l’arrestation de 82 cadres de l’opposition kurde

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Le coprésident du Parti démocratique populaire pro-kurde (HDP) Mithat Sancar (R) tient une conférence de presse au siège du parti à Ankara, le 25 septembre 2020.

Pas à pas, la justice turque poursuit son œuvre d’éradication du deuxième parti d’opposition du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP), de gauche et prokurde. Vendredi 25 septembre, le parquet d’Ankara a ordonné l’arrestation de 82 personnes dont le point commun est d’avoir exercé des fonctions de direction au sein du HDP durant l’automne 2014.

Parmi elles, on retrouve des figures de premier plan du mouvement, comme l’ancien député Sirri Süreyya Önder, qui, entre 2013 et 2015, s’est rendu à plusieurs reprises sur l’île-prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie) pour y rencontrer Abdullah Öcalan, le chef emprisonné de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le cadre d’un processus de paix désormais abandonné.

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La police a également procédé, sous les huées de la population, à l’arrestation d’Ayhan Bilgen, le maire de Kars (nord-est), dernier chef-lieu de département encore aux mains du HDP après une vague d’évictions et de remplacement par des administrateurs judiciaires.
Le ministère public a justifié ce coup de filet en liant les suspects à des incidents violents survenus en 2014 dans le sud-est anatolien, majoritairement peuplé de Kurdes. La région était alors sous tension en raison de l’offensive de l’organisation Etat islamique (EI) sur la ville kurde syrienne de Kobané, et de l’inaction d’Ankara, renvoyant dos à dos EI et PKK, face à cette opération meurtrière.

Geste politique

Entre le 6 et le 8 octobre 2014, les manifestations de soutien à Kobané ont dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité, mais aussi avec les militants d’une formation islamiste locale, le Parti de la cause libre. Plusieurs bilans contradictoires font état de 31 à 54 morts, ainsi que de plusieurs centaines de blessés et d’arrestations. Dans un communiqué publié vendredi, le parquet d’Ankara accuse les 82 suspects d’avoir « lancé de nombreux appels à la population l’enjoignant de sortir dans la rue et de mener des actions terroristes. »

La décision d’exhumer un dossier vieux de six ans pour justifier ces arrestations a été condamnée par un large spectre de partis politiques et d’organisations de la société civile d’opposition, qui dénoncent un geste politique. Le barreau de Diyarbakir a rappelé, dans un communiqué, qu’une grande partie des personnes actuellement visées par un mandat d’arrêt avaient déjà été interrogées par le parquet après les incidents de 2014.

« Cependant, allant à l’encontre du droit, il a décidé de monter une opération pour arrêter à nouveau les personnes qu’il avait déjà entendues, affirme-t-il. L’objectif de cette opération n’est pas de s’acquitter d’une obligation légale mais d’appliquer une décision politique et arbitraire. »

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