En Turquie, la grande ville de Bursa hésite à voter de nouveau pour l’AKP

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Ce sanctuaire industriel pourrait basculer dans l’opposition lors des municipales du 31 mars.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 13h08

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L’usine Renault de Bursa, en Turquie, en mai 2015.
L’usine Renault de Bursa, en Turquie, en mai 2015. OZAN KOSE / AFP

Peu de meetings, pas de chansons, quelques rares stands pour les partis, des électeurs quasi indifférents : l’ambiance préélectorale n’a jamais été aussi morne à Bursa (2,9 millions d’habitants), l’ancienne capitale ottomane accrochée aux flancs du mont Uludag, à deux heures d’Istanbul par ferry.

Dimanche 31 mars, 56 millions de Turcs éliront leurs maires de villes et d’arrondissements, leurs conseillers municipaux et leurs chefs de quartiers (muhtar). Le scrutin pourrait réserver des surprises au Parti de la justice et du développement (AKP) dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan. La récession économique – croissance en berne, inflation à deux chiffres (19,6 % en février), chômage en hausse – menace l’hégémonie des islamo-conservateurs, jusqu’à présent vainqueurs de toutes les élections depuis 2002.

Ce scrutin, le sixième en six ans, suscite une certaine lassitude. « Tout ira mieux lundi 1er avril. Après ça, plus d’élections d’ici à 2023, on va pouvoir respirer », soupire Murat, un restaurateur de la vieille ville.

« Innover, moderniser »

Les municipales s’annoncent pourtant serrées pour l’AKP. Mustafa Bozbey, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), crédité de 48 % des suffrages selon l’institut de sondages Metropoll, a toutes les chances de ravir le poste de maire à Alinur Aktas, son rival de l’AKP, donné perdant avec 41,2 %.

« Il est possible que l’AKP perde des voix, que la mairie lui échappe. L’électorat peut envoyer ce genre de signal vu la situation économique. Mais au fond, la population ne veut pas d’alternative à l’AKP, elle sait qu’il n’y en a pas. Elle veut simplement que le parti corrige ses erreurs. En sera-t-il capable ? », interroge Nezir Asaroglu, partisan de longue date des islamo-conservateurs.

A Bursa, comme partout ailleurs en Turquie, la valse des étiquettes, sur les produits alimentaires surtout, est l’objet de toutes les conversations. Cité vieille de huit mille ans aux portes de la mer de Marmara, la ville est aussi un sanctuaire de l’industrie textile et automobile, entourée de zones industrielles à perte de vue. Les PME, véritable poumon de l’économie turque, y ont pignon sur rue.

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A Nilüfer, l’un de ces arrondissements périphériques dotés d’une immense zone industrielle, les entreprises sont à touche-touche dans un enchevêtrement de routes et de béton. L’entreprise AK-Press, un équipementier automobile fournisseur de Renault, Fiat, Toyota, Honda, y est installé depuis vingt-quatre ans. « Nous n’avons pas trop souffert de la crise, nous sommes tournés vers l’exportation », explique Yahya Erçetin, le PDG.

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