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LETTRE D’ISTANBUL
Le corps sans vie de Simoni Diril, une chrétienne d’Orient portée disparue depuis le 11 janvier, a été retrouvé non loin de son domicile, le long du cours d’eau qui borde Kovankaya (Meer en araméen), un village chrétien de la région de Sirnak, à majorité kurde, dans le sud-est de la Turquie.
Le choc a été terrible pour ses fils qui l’ont retrouvée morte à dix minutes à pied de la maison familiale en allant faire paître leur troupeau, vendredi 20 mars au matin. Vu son état, le corps était là depuis longtemps. L’endroit était pourtant censé avoir été passé au peigne fin lors des recherches effectuées par les autorités après la disparition du couple Diril, Simoni, 65 ans, et Hurmuz, 70 ans, enlevés chez eux par des hommes en armes, le 11 janvier.
Pleurant leur mère, les onze enfants du couple craignent aussi le pire pour leur père, Hurmuz, disparu sans laisser de traces depuis plus de deux mois. Où est-il ? Pour quelle raison le couple a-t-il été enlevé ? Qui pouvait avoir intérêt à s’en prendre à ces deux agriculteurs âgés, occupés à leurs champs et à leurs bêtes? Un mystère que les autorités n’ont pas contribué à éclaircir.
Enquête classée confidentielle
« Aucune véritable fouille n’a été faite, soi-disant à cause des conditions météorologiques. Des drones ont volé deux fois dans les airs, c’est tout. Nous avons constamment demandé de l’aide aux autorités mais aucune recherche n’a été faite, notre voix n’a pas été entendue. Personne ne s’en est soucié », déplore leur fils, le père Remzi Diril, qui officie en tant que prêtre de l’Eglise chaldéenne catholique d’Istanbul.
Selon lui, à peine ouverte, l’enquête a été classée confidentielle. Des enquêteurs sont venus, ont pris des photos et sont repartis. Depuis, plus rien.
Le chagrin l’assaille lorsqu’il se souvient de son passage à Kovankaya le 12 janvier. C’est lui qui a constaté la disparition de ses parents. A peine arrivé dans ce village reculé et dépeuplé, trois habitants en hiver, vingt-cinq en été, le père Remzi a trouvé porte close. Pas âme qui vive, sinon les chèvres laissées sans soin dans l’étable. Il a eu beau frapper à la porte, appeler, pas de réponse. Pour finir, il a forcé une fenêtre pour pénétrer dans la maison.
Aucune trace de ses parents, sinon le portable de Simoni, posé sur la télévision. « J’ai vérifié les appels, les messages mais il n’y avait rien. » Il s’est alors rendu chez le voisin. Malgré sa grande frayeur, celui-ci finit par confier avoir vu la veille des hommes armés débarquer chez le couple. Il relate comment ces inconnus ont emmené Hurmuz, le père, après lui avoir lié les mains. Simoni n’était pas censée être emmenée. « Ma mère a insisté, elle ne voulait pas quitter mon père. Alors ils l’ont prise elle aussi », raconte le père Remzi.
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