en Thaïlande, la fronde étudiante franchit une nouvelle étape

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Manifestation anti-gouvernement à Bangkok, Thaïlande, le 19 septembre.

L’aube s’était levée moins d’une heure plus tôt sur les ors, les toits et les tours du palais royal de Bangkok quand, sous un ciel de pluie, les meneurs de la fronde étudiante ont scellé une plaque dorée sur la partie bétonnée du vaste espace où les manifestants s’étaient réunis depuis la veille.

On était dimanche 20 septembre, il était exactement 6 h 54, et le geste allait marquer une nouvelle étape de la courte histoire de la fronde estudiantine thaïlandaise : cette plaque a une signification politique d’importance pour les « rebelles » car elle est une réplique de celle apposée en 1936 pour commémorer un coup d’état antiroyaliste qui avait eu lieu quatre ans plus tôt. Dans le contexte actuel, le geste est une provocation sans précédent.

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Le rassemblement de samedi, organisé initialement dans l’université Thammasat, mais qui, devant l’affluence, a ensuite débordé sur la grande « prairie royale » (Sanam Luang) jouxtant le palais, a réuni une trentaine de milliers de personnes. C’est un record : depuis le mois de juin, le mouvement prodémocratie ne cesse de croître et les manifestations réunissent de plus en plus de monde même si le chiffre de cent mille personnes, espéré par les organisateurs, n’a pas été atteint.

Cette plaque, c’est donc tout un symbole car elle résume à elle seule l’esprit de la fronde en cours contre l’oligarchie thaïlandaise et même, tabous d’entre les tabous, contre le style du pouvoir du roi Maha Vajiralongkorn, ou Rama X de son nom dynastique. Ceux qui critiquent le souverain reprochent à ce dernier, censé incarner le système de monarchie constitutionnelle théoriquement en vigueur depuis le putsch de 1932, d’avoir réinstallé, avec le concours des militaires, une sorte de monarchie absolue.

Un souverain au statut quasi divin

Mais en 2017, cette plaque symbole de l’établissement de la démocratie – même si cette dernière allait connaître par la suite bien des vicissitudes – a disparu. Enlevée de nuit le 5 avril, vraisemblablement avec le concours des autorités. Et cela une année après que l’actuel souverain est monté sur le trône, ce roi qui n’a cessé depuis lors d’élargir le périmètre de son autorité : contrôle accru sur l’armée, sur les avoirs du « bureau de la couronne » – une fortune estimée à 30 milliards de dollars (25 milliards d’euros) – refus d’accepter qu’un régent le remplace lors de ses absences alors qu’il vit la plupart du temps en Allemagne, etc.

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