En Tanzanie, la liberté de la presse malmenée

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« Green Blood » (1/3). Le pays a dégringolé à la 118e place du classement annuel de Reporters sans frontières.

Par Publié aujourd’hui à 18h04

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L’influence de John Magufuli, surnommé à juste titre le « bulldozer », sur le recul de la liberté de la presse en Tanzanie est accablante. Depuis son élection à la présidence de la République en novembre 2015, celui qui aime se présenter en héros de la lutte contre la corruption a multiplié en parallèle les attaques contre les journalistes.

Il a également fait suspendre « plus d’une dizaine » de médias en trois ans, selon Reporters sans frontières. La Tanzanie a dégringolé de la 75e à la 118e place du classement annuel que l’ONG publie depuis 2015. Dans un pays qui faisait jusqu’ici exception dans la région pour sa relative liberté d’expression, tous les prétextes sont bons pour suspendre les titres de presse sous des prétextes fallacieux, comme la publication de « fausses informations », la « sédition » ou la « menace à la sécurité nationale ».

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« Des journalistes ont disparu après avoir été emmenés par les forces de sécurité. Des journaux et des radios sont fermés, les blogueurs, les gens qui postent des messages sur WhatsApp sont visés », dénonce un des chefs de file de l’opposition, Tundu Lissu, lui-même contraint de vivre en Belgique après avoir été visé par des tirs en septembre 2017.

Pour cet avocat, enquêter sur Acacia – le plus gros investisseur minier dans le pays – est dès lors hors de portée. « La mine de Mara-Nord se trouve à plus d’un millier de kilomètres de Dar es-Salaam où sont basés la quasi-totalité des journalistes. C’est très difficile d’avoir des reporters qui suivent ce qu’il se passe dans ces endroits reculés, surtout que les journalistes sont mal payés et n’ont pas les moyens de faire de l’investigation. »

Contrats interdits de publication

En plus de ces contraintes s’ajoute un droit de la presse de plus en plus restrictif. La loi sur les services de médias, adoptée en 2016, impose aux journalistes de demander une licence chaque année au ministre de l’information, qui peut interdire aux médias privés d’écrire sur les sujets « d’importance nationale ». Les contrats entre l’Etat et Acacia sont par exemple interdits de publication. M. Magufuli a tenu à avertir les « propriétaires de médias » d’être « prudents » car la liberté de la presse a des « limites ». Cette loi a été en grande partie censurée par la Cour de justice est-africaine en mars, mais le gouvernement tanzanien doit encore dire comment il souhaite se conformer à cette décision.

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