En Syrie, l’interminable chute de Baghouz

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Les Forces démocratiques syriennes sont reparties à l’assaut, hier soir, du dernier bastion de l’Etat islamique. Les commandants ne se hasardent toutefois plus à des pronostics définitifs sur l’issue d’une bataille dont ils ne cessent depuis janvier d’annoncer la fin.

Par Hélène Sallon Publié aujourd’hui à 06h01

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Environ 1 300 combattants de l'EI et leurs familles sont sortis le 14 mars par la colline.
Environ 1 300 combattants de l’EI et leurs familles sont sortis le 14 mars par la colline. LAURENCE GEAI POUR “LE MONDE”

Sur un sentier escarpé à flanc de colline, un groupe de femmes en niqab noir, affublées de sacs militaires et d’imitations de marques de haute couture, accompagnées d’enfants, s’est formé en amont d’un boyau difficile à escalader. Trois soldats des Forces démocratiques syriennes (FDS) et un combattant djihadiste s’escriment à hisser, à l’aide d’une couverture, un djihadiste en treillis, grièvement blessé. Des heures durant, des centaines de combattants et leurs familles, dont de nombreux étrangers, estropiés, hagards et affamés, ont emprunté ce couloir humanitaire, seule porte de sortie de Baghouz, aux confins sud-est de la Syrie. Le dernier carré du califat de l’organisation Etat islamique (EI) n’en finit plus d’expulser ses derniers rejetons, vaincus par la faim et les bombardements de la coalition internationale.

Ces 1 300 combattants, femmes et enfants sortis jeudi 14 mars du carré de tentes et de tranchées auquel est désormais réduit le califat de l’EI sont les derniers que les journalistes ont été autorisés à voir, sans leur parler. Vendredi, des centaines d’autres ont fui mais, pour la première fois depuis le début de la bataille le 9 janvier, ils ont été la cible de kamikazes de l’EI, signe peut-être de dissensions parmi les derniers reclus de Baghouz. Selon les responsables FDS, trois kamikazes se sont fait exploser parmi les fuyards, tuant six personnes et blessant trois soldats FDS. Des dizaines se sont encore rendus samedi, dont des ressortissants européens, turcs, chinois, irakiens et syriens.

Vu d'un toit d'une position FDS. A la jumelle, un des combattants observe une colonne de soldats qui progressent au loin dans Baghouz, le 13 mars.
Vu d’un toit d’une position FDS. A la jumelle, un des combattants observe une colonne de soldats qui progressent au loin dans Baghouz, le 13 mars. LAURENCE GEAI
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Du haut de la colline, les soldats FDS peuvent encore observer les allers et venues d’hommes, de femmes et d’enfants entre les tentes installées jusqu’au bord de l’Euphrate. Selon les témoignages des derniers sortis, plus de 5 000 personnes seraient encore entassées dans ce mouchoir de poche de 250 mètres carrés, a indiqué dimanche le porte-parole des FDS, Kino Gabriel. Les forces arabo-kurdes s’en disent les premières surprises. Elles n’ont cessé de sous-estimer le nombre de combattants et de civils reclus dans cette enclave de l’Etat islamique. Au lieu des quelques milliers que leurs commandants s’attendaient à trouver, début janvier, dans ce petit village agricole à la frontière irakienne, ce sont déjà plus de 64 000 personnes qui en sont sorties, selon M. Gabriel : 5 000 djihadistes et 25 000 membres de leurs familles, ainsi que 34 000 civils.

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