En Suisse, une votation sur l’immigration vise les travailleurs européens

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Lors de la campagne en faveur d’une initiative « pour une immigration modérée », le 13 septembre à Genève.

Ultra-agressive comme à chaque votation sur le sujet, l’affiche n’aura probablement pas l’effet escompté. On y voit un postérieur européen massif écraser le pauvre territoire helvétique fissuré, avec le slogan : « Trop c’est trop ! » Elle est signée de l’UDC (Union démocratique du centre, droite dure), le parti du tribun populiste vieillissant Christoph Blocher, qui s’est fait très discret pendant une campagne rendue par ailleurs apathique en raison de la distanciation physique. La formation pratique de la sorte depuis deux décennies : un ennemi, l’Europe ; une hantise, l’immigration. Des thématiques qui l’ont portée au sommet. Elle reste la première du pays, avec près de 26 % des voix, même si l’UDC a enregistré un léger repli lors des dernières législatives en octobre 2019.

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L’initiative « pour une immigration modérée », également nommée « initiative de limitation », a été déposée par l’UDC afin que Berne puisse reprendre la main sur le contrôle des flux migratoires, en quittant les accords de Schengen auxquels la Suisse est liée. Le texte demande l’ajout d’un article 121b à la Constitution qui exclurait tout traité de libre circulation des personnes. En cas d’acceptation par le peuple, l’accord conclu en 1999 avec l’Union européenne devrait prendre fin dans un délai de douze mois. Pour l’UDC, ce serait un moyen de valider sa précédente initiative « contre l’immigration de masse », soutenue par une infime majorité (50,3 %) des Suisses le 9 février 2014, mais qui n’a jamais été mise en application.

Boom démographique

Derrière la votation de dimanche se cache surtout la question des relations avec l’Union européenne. « La main-d’œuvre suisse est souvent remplacée par des travailleurs européens moins chers, explique Céline Amaudruz, conseillère nationale (députée) du canton de Genève, et vice-présidente de l’UDC. Ce phénomène frappe toutes les catégories de la population active, y compris les diplômés des hautes écoles, mais particulièrement les salariés avançant en âge, pour lesquels un licenciement est désormais l’assurance d’un chômage de longue durée. »

Depuis deux décennies, la Suisse connaît en effet un boom démographique sans précédent, la population passant de sept à près de neuf millions d’habitants alors que le taux de natalité est en berne. De nombreux ressortissants européens sont venus s’installer et s’ajouter au flux des 300 000 frontaliers. Médecins et dentistes allemands, à Zürich. Ingénieurs en chimie français, à Bâle. Mécaniciens horlogers, français aussi, dans l’arc jurassien. Ouvriers italiens, dans tout le Tessin.

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