En Suède, « l’opinion publique a basculé » au sujet des migrants

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Le chef du parti des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), Jimmie Akesson, prend un selfie à l’aéroport d’Istanbul, le 6 mars.
Le chef du parti des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), Jimmie Akesson, prend un selfie à l’aéroport d’Istanbul, le 6 mars. AP

« La Suède est pleine. » Voilà le message qu’est venu délivrer Jimmie Akesson, le leader de l’extrême droite suédoise, mercredi 4 mars, à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Accompagné de son directeur de cabinet et de plusieurs photographes, le patron des Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD) était arrivé la veille, dans la ville d’Erdine, dans l’ouest du pays. Il a passé les jours suivants à distribuer des tracts aux migrants, les avertissant en anglais : « Ne venez pas chez nous. Nous ne pouvons pas vous donner plus d’argent, ni vous fournir de logement. Désolée pour ce message. » Signé : « Le peuple suédois. »

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Sans surprise, la manœuvre, applaudie par les sympathisants de SD, crédité de 23 % dans les sondages depuis l’automne, a provoqué un déferlement de critiques en Suède. Jonas Sjöstedt, le chef de file de la gauche, a jugé le stratagème « misérable », tandis que la porte-parole des Verts, Isabella Lövin, dénonçait le « mépris » de l’extrême droite « à l’égard des personnes en détresse ».

« Point de rupture »

Sur Facebook, le groupe « SD ne me représente pas » a rassemblé plus de 70 000 internautes, en vingt-quatre heures. Une centaine de personnes ont également saisi le médiateur du Parlement, accusant Jimmie Akesson d’avoir prétendu parler en leur nom, sans leur autorisation.

Pour autant, si les condamnations sont nombreuses, elles ne remettent pas en cause le quasi-consensus politique, qui se dessine en Suède face à l’éventualité d’une nouvelle crise migratoire, au sud de l’Europe. Un mot d’ordre : « plus jamais 2015 », auquel adhèrent désormais l’ensemble des formations politiques, à l’exception de la gauche et des verts, « qui continuent à défendre une position plus humanitaire », précise le politologue Tommy Möller.

Finie l’époque, donc, où le premier ministre social-démocrate, Stefan Löfven, lors d’un discours devenu célèbre, pendant une manifestation de solidarité aux réfugiés, le 6 septembre 2015, martelait que son Europe « ne construit pas des murs ». C’était quelques jours après que la photo du petit Alan Kurdi, l’enfant kurde de 3 ans mort noyé en Méditerrannée, a fait le tour du monde.

Cette année-là, le royaume de dix millions d’habitants a reçu 163 000 demandeurs d’asile, un record continental proportionnellement à sa population. Or, la Suède avait déjà accueilli 240 000 personnes sur l’ensemble des cinq années précédentes. Si ces arrivées massives ont suscité un élan de solidarité, elles ont aussi beaucoup choqué les Suédois.

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