En Suède, les mendiants ne sont plus les bienvenus

0
166

[ad_1]

L’interdiction de la mendicité est devenue une priorité à travers le pays. Six communes ont déjà adopté des arrêtés en ce sens. D’autres s’apprêtent à les imiter.

Par Publié le 05 septembre 2019 à 01h08

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

LETTRE DE STOCKHOLM

Un abris de fortune du camp rom d’Hogdalen, dans la banlieue de Stockholm, le 13 août 2015.
Un abris de fortune du camp rom d’Hogdalen, dans la banlieue de Stockholm, le 13 août 2015. ELIAS VON HILDEBRAND / REUTERS

En plein cœur de l’été, l’information a été largement relayée à l’étranger. Depuis le 1er août, à Eskilstuna, commune de 100 000 habitants, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Stockholm, la mendicité est soumise à autorisation. Valable pour trois mois, le permis obligatoire, à retirer au commissariat ou sur Internet, coûte 250 couronnes (environ 25 euros). En cas d’infraction, l’amende peut aller jusqu’à 4 000 couronnes.

Le maire social-démocrate de la commune, Jimmy Jansson, ne s’en cache pas. L’objectif est de « bureaucratiser et compliquer » la mendicité. Si cela ne tenait qu’à lui, les forces de l’ordre appliqueraient l’arrêté « de façon à ce qu’un nouveau permis soit nécessaire chaque jour ». Selon les associations, entre trente et cinquante personnes, originaires de Roumanie et de Bulgarie, sont concernées.

Eskilstuna n’est pas la seule à tenter d’éradiquer la mendicité dans son centre-ville. Depuis décembre 2018, cinq des 270 communes suédoises ont adopté des arrêtés antimendicité. Plus d’une dizaine prévoient d’en faire autant à l’automne. Dans la banlieue aisée de Stockholm, deux communes ont annoncé qu’elles voulaient également prohiber la collecte de vêtements, d’objets recyclables et de bouteilles sous consigne, aux abords des déchetteries.

Campements incendiés

Au Parlement, les conservateurs, chrétiens-démocrates et l’extrême droite (Sverigedemokraterna, SD), réclament une interdiction nationale de la mendicité. En 2017, les militants sociaux-démocrates, réunis en congrès, avaient adopté une motion en ce sens. Les écolos, leurs alliés au gouvernement, s’y étaient opposés.

Pour comprendre ce qui se trame actuellement dans le royaume scandinave, réputé pour sa tolérance, il faut revenir six ans en arrière, en 2013. En quelques mois cette année-là, des milliers de Roumains et Bulgares, majoritairement roms, débarquent en Suède. Avant de mettre le cap sur le nord de l’Europe, beaucoup ont tenté leur chance en France ou en Italie. Mais les petits boulots s’y font rares et les arrêtés antimendicité foisonnent.

Pour les Suédois, c’est un choc. L’impression de voir débarquer chez eux la misère qu’ils n’observent habituellement que de loin, lors de leurs vacances à l’étranger. Car s’il y a bien des sans-abri en Suède, ils ne font que très rarement la manche et restent souvent invisibles aux yeux du reste de la population.

Les réactions varient. Des voisins se regroupent pour venir en aide à l’homme ou la femme qui mendie devant la boutique du quartier. Certains organisent des collectes, ouvrent la porte de leur maison, proposent un canapé pour accueillir ces migrants européens.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: