En se disant prêt à accueillir des migrants, le maire d’Innsbruck crée la polémique en Autriche

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Georg Willi, le maire d’Innsbruck, en Autriche, le 6 mars.
Georg Willi, le maire d’Innsbruck, en Autriche, le 6 mars. Florian Rainer pour «Le Monde»

« C’est le connard qui veut encore ramener des réfugiés à Innsbruck. » S’il fallait une preuve que le sujet des migrants reste sensible en Autriche, la violente réaction spontanée de cet homme à la simple vue du maire de la ville descendu dans la rue pour une séance photo suffit largement.

Mercredi 4 mars, Georg Willi – seul maire écologiste de toute l’Autriche – a affirmé que sa prospère commune du Tyrol était prête à prendre 200 migrants de Grèce, ce qui a déclenché une polémique nationale dans un pays où l’expérience de la crise de 2015 est encore dans toutes les têtes. « Nous sommes pleins et nous avons déjà assez de problèmes de sécurité comme ça », a immédiatement dénoncé le chef de la section locale du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite).

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Malgré ces violentes réactions, M. Willi n’en démord pas. « Il y a des milliers de personnes dans des conditions misérables en Grèce alors qu’ici nous avons des centres de réfugiés vides, c’est notre devoir d’aider ces personnes qui sont déjà en Europe », défend l’édile de 60 ans, depuis son bureau entouré de sommets enneigés. Pour lui, il s’agit de défendre « les valeurs des droits de l’homme ». « Nous pouvons y arriver », ajoute-t-il en s’appuyant sur « les nombreux exemples d’intégration réussie » et en reprenant délibérément la célèbre phrase que la chancelière Angela Merkel a prononcée en ouvrant les portes de l’Allemagne, en août 2015.

Dans le bureau du centre de réfugiés de Brunecker Strasse, à Innsbruck, le 6 mars.
Dans le bureau du centre de réfugiés de Brunecker Strasse, à Innsbruck, le 6 mars. Florian Rainer pour «Le Monde»

Refus catégorique du chancelier autrichien

Dans la foulée, 1 million de demandeurs d’asile avaient traversé l’Autriche vers l’Allemagne ou la Scandinavie. Quatre-vingt-dix mille s’étaient arrêtés dans ce pays de 8,8 millions d’habitants. A Innsbruck – ville de 310 000 habitants –, ils étaient 2 000 en juillet 2016. Depuis, les chiffres sont largement redescendus et les services sociaux du Tyrol n’abritent plus que 700 migrants. « Deux cents personnes ? Nous y arriverons sans souci et très rapidement. Nous avons appris de l’expérience de 2015 », défend Florian Stolz, travailleur social de la région, en faisant visiter un des centres de réfugiés désormais dépeuplés de la capitale du Tyrol. Ceux qui ont obtenu l’asile ont dû déménager dans des véritables logements. Et ceux qui ont été déboutés ont été expulsés, ou ont disparu dans la nature, notamment vers la France, pour éviter cette menace.

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Le problème est que la volonté du maire d’Innsbruck est largement compromise par le refus catégorique du chancelier autrichien. « L’Autriche est un des pays d’Europe qui a déjà le plus donné, nous devons d’abord bien intégrer ceux qui sont ici, a expliqué le conservateur Sebastian Kurz. Nous avons par exemple 30 000 réfugiés au chômage, qu’il faudrait faire rentrer sur le marché du travail. »

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