en se barricadant, l’Allemagne effectue un revirement majeur

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A la frontière franco-allemande entre Strasbourg et Kehl, le 12 mars.
A la frontière franco-allemande entre Strasbourg et Kehl, le 12 mars. PATRICK HERTZOG / AFP

C’est une décision dont l’efficacité sanitaire peut être discutée mais dont la portée politique ne saurait être contestée. Dimanche 15 mars, l’Allemagne a annoncé la quasi-fermeture de ses frontières avec la France, le Luxembourg, la Suisse, l’Autriche et le Danemark. Seuls les travailleurs transfrontaliers et les marchandises pourront désormais circuler.

« Les personnes n’ayant pas de raison particulière de venir ne pourront pas entrer », a déclaré Horst Seehofer, le ministre allemand de l’intérieur, dimanche soir, précisant que la mesure s’appliquerait dès lundi à partir de 8 heures. La restriction ne concerne pas, à ce stade, les autres Etats avec lesquels l’Allemagne partage une frontière : les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne et la République tchèque.

De la part de Berlin, c’est un revirement majeur. « En Allemagne, nous estimons que les fermetures de frontières ne sont pas la réponse adéquate » pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, avait affirmé la chancelière Angela Merkel, mercredi 11 mars. « Nous n’allons pas nous débarrasser du virus en fermant nos frontières. Le virus est déjà parmi nous et nous devons nous faire à cette idée », avait aussi expliqué le ministre de la santé, Jens Spahn, le même jour.

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Ces déclarations avaient été partiellement contredites, jeudi, quand M. Seehofer avait décidé d’« intensifier » les contrôles des personnes entrant sur le territoire allemand. « Il ne s’agit pas de contrôles systématiques », précisait toutefois un porte-parole du ministre, interrogé par Le Monde, le lendemain. En pratique, c’était surtout le long de la frontière française que la surveillance avait été renforcée, après la décision prise par l’institut de santé allemand Robert-Koch de classer la région Grand Est parmi les « zones à haut risque ».

Faire taire les critiques

En décidant, dimanche, de passer à un niveau de contrôle supérieur des frontières, le gouvernement allemand entend d’abord réagir à l’augmentation très rapide du nombre de cas de Covid-19 détectés outre-Rhin : dimanche soir, ils étaient 5 813, soit un doublement en trois jours dans un pays où le nombre de morts – treize au total – reste cependant beaucoup moins élevé qu’en Italie, en Espagne ou en France.

Mais sa décision vise surtout à faire taire les critiques, de plus en plus nombreuses, de ceux qui l’accusaient ces derniers jours de ne pas agir assez vite pour enrayer l’épidémie. Des reproches qui se faisaient de plus en plus insistants. « Aucun leadership à la chancellerie », avait fustigé le quotidien conservateur Bild, mercredi, dans un article au vitriol enjoignant à Angela Merkel de s’inspirer de son homologue autrichien, Sebastian Kurz, salué comme « un vrai dur » ayant eu le courage de « stopper les entrées » en provenance d’Italie. « C’est quelqu’un comme ça qu’il nous faut », martelait à nouveau Bild, samedi, à côté d’une photo flatteuse du jeune chancelier au pouvoir à Vienne.

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