En Roumanie, le Parlement renverse le gouvernement libéral de Ludovic Orban

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Le premier ministre roumain Ludovic Orban lors du vote de la mention de censure  contre son gouvernement au Parlement, à Bucarest le mercredi 5 février.
Le premier ministre roumain Ludovic Orban lors du vote de la mention de censure  contre son gouvernement au Parlement, à Bucarest le mercredi 5 février. DANIEL MIHAILESCU / AFP

En place depuis à peine trois mois, le gouvernement libéral minoritaire de Ludovic Orban a été renversé mercredi 5 février par le Parlement roumain. « Le gouvernement Orban a été démis, c’est un grand pas pour la démocratie », a annoncé Marcel Ciolacu, président de la Chambre des députés et chef de file des sociaux-démocrates (PSD, opposition) à l’origine d’une motion de censure votée par 261 élus, sur un total de 465.

« Nous avons perdu une bataille mais, pour la Roumanie, nous gagnerons la prochaine manche », a répliqué M. Orban, 56 ans, issu du Parti national libéral (PNL, centre droit), selon qui « le gouvernement est tombé debout ». Le président Klaus Iohannis, lui aussi issu du PNL, est maintenant appelé à désigner un nouveau premier ministre. Le PNL a aussitôt annoncé qu’il allait mener des consultations jeudi avec le chef de l’Etat pour décider de sa stratégie.

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Une réforme électorale contestée

Nommé premier ministre en novembre, après le renversement du gouvernement social-démocrate de Viorica Dancila par une motion de censure, M. Orban espère être nommé de nouveau à la tête du gouvernement par M. Iohannis. « Je suis confiant : le président désignera un premier ministre répondant aux attentes des Roumains », a-t-il déclaré. Mais la démission de son gouvernement pourrait également ouvrir la voie à des élections anticipées.

Un projet d’amendement est à l’origine de cette nouvelle crise politique dans ce pays membre de l’Union européenne. A six mois des élections municipales, les libéraux voulaient réformer la loi électorale pour rétablir un système de vote à deux tours. Selon les analystes, le PSD aurait pu perdre lors de ce scrutin la moitié des quelque 1 700 maires dont il dispose actuellement, car des candidats de centre droit auraient pu s’allier contre lui entre les deux tours.

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En perte de vitesse, le PSD paie le prix d’une refonte controversée de la justice lancée en 2017, qui a suscité des manifestations d’une ampleur sans précédent en Roumanie. Selon un sondage publié lundi, les sociaux-démocrates ont chuté à 20 % des intentions de vote, contre 45 % aux législatives de 2016. Les libéraux ont en revanche le vent en poupe : dopés par la réélection de M. Iohannis en novembre, ils sont crédités de 47 %. Les intentions de vote dont ils disposent ont doublé en quatre ans.

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