En remplaçant son représentant à Hongkong, Pékin reconnaît son erreur

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Luo Huining (ici en 2017) est le nouveau représentant de la Chine à Hongkong.
Luo Huining (ici en 2017) est le nouveau représentant de la Chine à Hongkong. Mark Schiefelbein / AP

Deux mois avant la session annuelle du Parlement chinois, début mars, les autorités de Pékin ont fait tomber une première tête à Hongkong. Wang Zhimin, directeur du bureau de liaison avec Hongkong, a été démis de ses fonctions, a-t-on appris samedi 4 janvier. Le départ du plus haut représentant de la Chine continentale dans cette région administrative spéciale en proie depuis sept mois à une révolte sans précédent n’est pas une surprise.

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Wang Zhimin, que l’on dit proche des milieux d’affaires hongkongais, n’a manifestement pas su anticiper le rejet massif qu’allait entraîner au printemps 2019 un projet de loi permettant les extraditions notamment vers la Chine. Circonstance aggravante : il semble bien que ce projet – abandonné en septembre 2019 – n’émanait pas du gouvernement local, comme la chef de l’exécutif local, Carrie Lam, et son entourage l’ont toujours affirmé, mais bel et bien du gouvernement central. Selon une enquête de l’agence Reuters, Pékin voulait pouvoir arrêter certaines personnes sans avoir à les enlever, comme ce fut le cas à plusieurs reprises ces dernières années.

Autre erreur d’appréciation de Wang Zhimin : celui-ci a maintenu les élections du 24 novembre 2019 dans les districts, convaincu, semble-t-il, qu’une « majorité silencieuse » de Hongkongais allaient voter pour des partis favorables à Pékin. L’inverse s’est produit. Au terme d’une élection marquée par une très forte participation, les candidats de l’opposition ont remporté dix-sept des dix-huit districts.

Un successeur quasi-inconnu sur l’île

Si le départ de cet homme de 62 ans en place depuis septembre 2017 ne constitue pas une surprise, le choix de son successeur a étonné tous les observateurs. A Hongkong, personne ne le connaît. Agé de 65 ans, Luo Huining était à la retraite depuis début octobre. Il ne s’est rendu à Hongkong qu’une seule fois, à la fin de l’année 2018, au cours d’un voyage d’affaires. Ses faits d’armes : avoir dirigé deux provinces plutôt reculées, le Qinghai et le Shanxi. Situé sur le plateau tibétain, le Qinghai, pauvre et peu peuplé, apparaît pourtant comme l’anti-Hongkong.

D’après ce que l’on sait de sa biographie, Luo Huining en a été sous-gouverneur (en 2003), gouverneur (en 2010) puis secrétaire du Parti communiste (en 2013). En 2016, il a été nommé secrétaire du parti dans le Shanxi, une province connue pour ses matières premières et la corruption de ses élites. Il y aurait fait le ménage, appliquant sans états d’âme la politique de lutte anticorruption chère au chef de l’Etat, Xi Jinping.

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