En quelques jours, « Black Lives Matter » est devenu un slogan universel

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Un manifestant brandit un drapeau affichant les initiales du mouvement « Black Lives Matter », à Chicago, le 3 juin.

Pendant des années, ils ont partagé leur indignation sur les réseaux sociaux. Tweeté et retweeté les statistiques sur les disparités. Posté les noms des victimes sur Instagram. A chaque bavure policière, la nation s’exclamait à l’unisson qu’il était temps d’avoir « une sérieuse conversation sur la race ». Et passait à un autre sujet. « Les Blancs n’aiment pas cette conversation, explique Leslie Zeitler, la responsable de Race Forward California, un institut de recherche sur la justice raciale. Mais du fait que nous n’arrivons pas à parler de racisme institutionnel, les Noirs meurent. »

George Floyd aura réussi l’impossible : « déciller les yeux » des privilégiés, selon l’expression de cette militante. Ouvrir la vanne des témoignages, des émotions et des expériences partagées. Cette fois, la « conversation » est là.

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Les Blancs veulent parler de la question raciale, savoir ce qu’ils peuvent faire. Sur les réseaux sociaux, les Noirs rapportent qu’ils reçoivent tout à coup des messages de connaissances perdues de vue depuis longtemps qui viennent aux nouvelles, apportent sympathie pour ne pas dire condoléances. Des Blancs essaient de s’inscrire sur des forums « black ». « Le signe d’un nouveau stade de la culpabilité blanche en écho à un nouveau stade de la colère noire » ? hasarde la chroniqueuse du Los Angeles Times Erika Smith.

L’Amérique multiculturelle est de retour

Le quotidien californien a publié un vademecum : « Comment être un bon allié blanc ». Conseil : « Eduquez-vous vous-mêmes. Ça n’est pas parce que vous êtes disposé à apprendre que les Noirs doivent être prêts à vous expliquer. » Les Blancs sont « soudainement pleins de curiosité », poursuit le quotidien, sur ce qui leur est expliqué depuis des lustres, par exemple que l’éducation est biaisée contre les Noirs puisque les écoles publiques sont financées par la taxe foncière. Un « meme » circule pour aider ceux qui en ont assez de se répéter : « Ce n’est pas mon travail d’éduquer les Blancs »…

D’ailleurs sont-ils vraiment prêts à retourner aux racines de la colère noire ? A entendre l’émotion de ceux qui vivent la discrimination au quotidien ? se demande dans une tribune publiée par le Washington Post B. L Wilson, une ancienne journaliste qui a vécu les drames des années 1960.

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Les jeunes, eux, se déclarent « inspirés » par l’ampleur du mouvement. Samuel Getachew, lauréat du concours du meilleur jeune poète à Oakland, était au collège au moment de la mort de Trayvon Martin, adolescent noir de 17 ans tué par un vigile en 2012. Pendant des semaines, il n’a plus quitté son « hoodie » (sweat-shirt à capuche, comme celui porté par Trayvon Martin) par solidarité, mais il se sentait bien seul. Aujourd’hui, l’indignation de ses anciens camarades de classe le « réconforte ». L’Amérique multiculturelle est de retour. Son conseil aux « alliés » blancs ? Utiliser leur « privilège » pour s’interposer dans les manifestations, filmer la police ; convaincre leurs parents…

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