En Pologne, un vice-ministre harcelait les juges en coulisses

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Lukasz Piebiak, derrière une vaste campagne de dénigrement, a démissionné mardi.

Par Publié aujourd’hui à 11h28

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Lukasz Piebiak à Varsovie, en novembre 2018.
Lukasz Piebiak à Varsovie, en novembre 2018. Agencja Gazeta / REUTERS

Le scandale embarrasse le gouvernement ultraconservateur du parti Droit et justice (PiS) au pouvoir à Varsovie, à moins de deux mois des élections législatives. Le site d’information Onet a révélé, lundi 19 août, que le vice-ministre de la justice, Lukasz Piebiak, a été au cœur d’une vaste campagne de haine et de discrédit, orchestrée en coulisses contre des juges opposés aux réformes de la justice controversées mises en place depuis quatre ans. A la suite de ces révélations, M. Piebiak a été contraint à la démission, mardi.

Ont été dévoilés des échanges entre le vice-ministre et une certaine « Emilia » – dont le nom est gardé secret par la presse locale en raison de la procédure judiciaire en cours – chargée de faire circuler des informations diffamatoires sur des juges considérés comme gênants par le pouvoir. Le ministre aurait lancé, validé et coordonné ces actions, dont ont été victimes une vingtaine de juges, dont le président de la très influente association de juges Iustitia, Krystian Markiewicz.

Sa seule personne a fait l’objet de l’envoi de près de 2 500 courriels et lettres anonymes, dont une à son domicile, portant notamment sur de prétendues affaires de mœurs. Ses coordonnées personnelles, ainsi que celles d’autres juges, ont été transmises par le vice-ministre à « Emilia », en violation de la protection dont ces données bénéficient.

« Potentiel autoritaire »

La correspondance est d’autant plus intriguante qu’elle suggère un système de rémunération et de protection de la protagoniste de ces activités illégales. Cette dernière s’est illustrée par des propos d’une violence extrême tenus à l’égard de certains juges sur les réseaux sociaux, sous pseudonyme. Elle s’avère aussi être l’épouse d’un haut fonctionnaire du Conseil national de la magistrature, institution chargée de la nomination des juges mise sous tutelle politique depuis la mise en œuvre des réformes judiciaires controversées.

Mardi, l’avocat de l’intéressée a confirmé ces informations à la presse, ajoutant : « Ma cliente obéissait à des ordres. Toutes les instructions, dans quel sens aller, quels documents utiliser, provenaient du ministère. Dans toute cette action était impliqué un groupe de personnes étroitement associées au ministère, au système judiciaire. Un groupe de taille importante. » L’opposition s’est empressée de réclamer la démission du ministre de la justice, Zbigniew Ziobro, un élément incontournable du gouvernement ultraconservateur, réputé jusque-là intouchable.

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