En Pologne, le pouvoir se déchaîne contre le président du Sénat

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Le président du Sénat, Tomasz Grodzki, le 9 janvier à Varsovie.
Le président du Sénat, Tomasz Grodzki, le 9 janvier à Varsovie. Czarek Sokolowski / AP

« Tomasz Grodzki prenait-il des potsde-vin ? » Depuis deux mois, c’est la question qui revient pratiquement chaque jour à l’antenne de TVP, la télévision publique polonaise, concernant le président du Sénat.

Si, à la suite des élections législatives d’octobre 2019, le parti national-conservateur Droit et justice (PiS) a conservé une majorité absolue à la chambre basse du Parlement, il a en revanche perdu le contrôle du Sénat, qui a élu à sa tête Tomasz Grodzki, membre du parti libéral-conservateur Plateforme civique et chirurgien de haut niveau, alors peu connu en dehors de sa région d’origine.

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Très vite, son important patrimoine a attiré l’attention de ses adversaires, qui y ont vu un angle d’attaque facile dans un pays où la corruption des médecins était fréquente à l’époque communiste. Plusieurs « témoins », souvent ouvertement favorables au PiS, ont révélé avoir remis de l’argent au chirurgien contre une opération, ou bien connaître des proches qui l’avaient fait.

Sous tutelle du ministre de la justice, Zbigniew Ziobro, le parquet a, de son côté, lancé un appel à la dénonciation visant Tomasz Grodzki, sans le nommer expressément. Le président du Sénat a répliqué en produisant un enregistrement audio dans lequel un de ses anciens patients déclarait avoir reçu une promesse d’argent en échange d’un faux témoignage.

« Risque de chaos juridique »

Au cours des derniers jours, cette campagne de dénigrement s’est intensifiée en raison de l’examen par le Sénat d’une nouvelle proposition de loi de réforme de la justice, prioritaire aux yeux du PiS. Juste avant Noël, la chambre basse du Parlement avait adopté ce texte permettant, selon ses défenseurs, de répondre à la « tentative de désorganisation » du système judiciaire menée par la « corporation des juges ». En réalité, le projet controversé doit avant tout servir à bloquer la remise en cause du statut de centaines de juges nommés par un Conseil de la magistrature « réformé » en 2018, lorsqu’il avait été précocement dissous pour laisser la place à une large majorité de membres issus du PiS.

La perspective d’une mise à l’écart des magistrats surnuméraires s’est précisée après que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans un arrêt rendu le 19 novembre 2019, a posé pour les tribunaux l’« obligation » d’ignorer toute loi ou autre « disposition nationale » qui les forcerait à se dessaisir au profit d’instances « ne répondant pas aux exigences d’indépendance ou d’impartialité requises en vertu du droit de l’Union ».

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