En Pologne, l’amour des animaux de Kaczynski menace sa majorité

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Des agriculteurs polonais manifestent contre le projet d’interdiction de l’élevage des animaux à fourrure et de l’emploi d’animaux dans les cirques, à Varsovie, le 16 septembre.

Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort de la Pologne, a-t-il laissé sa sympathie pour les animaux aveugler son instinct politique ? En défendant, contre l’avis de certains de ses députés, des mesures pour améliorer le bien-être animal, le président du parti national-conservateur Droit et justice (PiS) a non seulement mis en colère les campagnes, qui constituent pourtant la base de son électorat, mais il a aussi conduit la majorité parlementaire au bord de la dislocation.

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Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 septembre, sa proposition de loi a certes été approuvée, mais grâce au concours de députés d’opposition. Trente-huit élus du PiS avaient pour leur part voté contre le texte, dont le ministre de l’agriculture, Jan Krzysztof Ardanowski. Dès le lendemain, quinze d’entre eux ont été suspendus du parti sur décision personnelle de Jaroslaw Kaczynski. « A cette heure, toutes les options sont possibles – aussi bien celle dun gouvernement minoritaire que des élections anticipées », a ajouté le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller. A la chambre basse du Parlement, le PiS disposait jusque-là de 235 sièges sur un total de 460.

Importants intérêts économiques

Après la réélection en juillet du président de la République, Andrzej Duda, le PiS semblait pourtant avoir devant lui une période de trois années sans échéance électorale qu’il comptait mettre à profit pour achever sa « révolution conservatrice » entamée en 2015. Des négociations étaient en cours entre les trois familles de la coalition gouvernementale – le PiS de Jaroslaw Kaczynski, les modérés de Jaroslaw Gowin et les radicaux de Zbigniew Ziobro – en vue de définir un nouveau programme et de procéder fin septembre à un remaniement ministériel.

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C’est dans cette atmosphère d’interrègne que le président du PiS a pris l’initiative de présenter début septembre une série de mesures d’amélioration du bien-être animal, parmi lesquelles l’interdiction de l’élevage des animaux à fourrure et de l’emploi d’animaux dans les cirques. L’abattage rituel, qui implique de saigner les bêtes dans un état conscient, doit en outre être limité aux besoins des communautés religieuses nationales.

Ces propositions, qui n’avaient pas fait l’objet de consultations préalables avec l’ensemble de la majorité parlementaire et le ministre de l’agriculture, heurtent aussi d’importants intérêts économiques puisque la Pologne est le troisième producteur mondial de fourrure de vison et un grand exportateur de viande casher et halal. Mercredi 16 septembre, des milliers d’éleveurs et d’agriculteurs, accompagnés de députés du parti d’extrême droite Confédération, ont manifesté à Varsovie pour exiger le retrait du projet, accusant Jaroslaw Kaczynski et le PiS d’avoir « trahi les campagnes ».

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