En Pologne, la présidentielle est reportée mais l’incertitude persiste

0
95

[ad_1]

Le débat télévisé entre candidats à la présidentielle, organisé le 6 mai au soir par la télévision publique polonaise, avait un caractère inédit : les dix participants ont répondu présent sans avoir la certitude que le scrutin, prévu quatre jours plus tard, le dimanche 10 mai, allait avoir lieu. Une heure et demie à peine après la fin de l’émission, les prétendants – dont le président sortant, Andrzej Duda (PiS) – ont appris par communiqué de presse que le scrutin était annulé, et reporté à une date inconnue. Car le sort de l’événement s’est joué ailleurs.

L’accord politique a été rendu public vers 23 heures, signé par le chef de la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et Justice) et homme fort du pays, Jaroslaw Kaczynski, et le chef du microparti Porozumienie (« accord »), Jaroslaw Gowin, ancien vice-premier ministre et jusque-là membre de la majorité. Ce dernier refusait de suivre Jaroslaw Kaczynski dans son obstination à organiser les élections du 10 mai par correspondance, en pleine épidémie de Covid-19, et selon des normes que les juristes jugeaient unanimement non conformes aux standards démocratiques internationaux. Sans le soutien des députés de Jaroslaw Gowin sur cette question, le chef du PiS était sur le point de perdre sa majorité.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : en Pologne, une campagne présidentielle surréaliste

Selon l’accord, une nouvelle date de scrutin doit être annoncée « dès que possible » par le président de la Diète, la Chambre basse. Les prérogatives de la commission électorale, institution indépendante qui avait été dans un premier temps exclue de l’organisation des élections par voie postale, doivent être rétablies. En échange de ces concessions, le parti de M. Gowin s’est engagé à voter le texte permettant le scrutin par correspondance, que la Diète a ainsi adopté jeudi 7 mai au matin.

Victoire à la Pyrrhus

Cette victoire à la Pyrrhus de Jaroslaw Kaczynski lui permet de sauver pour l’heure sa majorité et d’espérer organiser un scrutin de manière moins controversée, mais dans un délai qui lui serait encore favorable. Car le temps joue à la défaveur du président sortant, au fur et à mesure que les conséquences économiques et sociales de la crise due au coronavirus se font sentir. Il se serait entendu avec M. Gowin pour un scrutin à la mi-juillet, mais plusieurs ténors du PiS ont déjà évoqué le mois de juin. Rien n’empêcherait également Jaroslaw Kaczynski d’organiser ces élections dès le 23 mai, date butoir des délais constitutionnels.

Comme le souligne le médiateur des droits civiques, Adam Bodnar, « plus ces élections auront lieu tard, plus les chances de violation des droits fondamentaux diminuent. Si l’on prend en compte les délais légaux des différentes institutions engagées, des élections à la mi-juillet paraissent prématurées, voire irréaliste d’un point de vue légal ».

Il vous reste 49.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: