En pleine polémique, Jair Bolsonaro affiche son soutien envers l’ex-juge Sergio Moro

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Héros pour des millions de Brésiliens, l’ex-juge anticorruption Sergio Moro, aujourd’hui ministre-clé du gouvernement de Jair Bolsonaro, est affaibli par la révélation de sa partialité dans la condamnation à la prison de l’ex-président Lula.

Par Publié aujourd’hui à 23h33

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Blair Bolsonaro à droite et Sergio Moro à gauche lors d’une cérémonie militaire le 11 juin à Brasilia.
Blair Bolsonaro à droite et Sergio Moro à gauche lors d’une cérémonie militaire le 11 juin à Brasilia. Marcos Correa / AP

Après quatre jours de silence, Jair Bolsonaro a feint de nier le malaise, se lançant dans un éloge enflammé envers son ministre en péril. Jeudi 13 juin, alors que de nouvelles révélations compromettantes embarrassent un peu plus Sergio Moro à la tête du portefeuille de la justice, le chef d’Etat a assuré : Sergio Moro « fait partie de l’histoire du Brésil ». « Ce qu’il a fait n’a pas de prix (…) il a montré les entrailles du pouvoir, sa promiscuité avec la corruption », a-t-il lancé en évoquant le rôle de l’ancien juge qui fut à la tête de l’opération anti-corruption Lava-Jato (lavage express), vaste opération judiciaire ayant conduit à mettre sous les verrous des caciques des milieux d’affaires et de la politique à l’instar de l’ancien président, Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula. Enfin, pensant faire taire les doutes sur son appui indéfectible envers l’ex-juge, Jair Bolsonaro a ajouté : « Hier était le jour des amoureux, (…) j’ai embrassé mon épouse (…) et j’ai donné un baiser hétéro à notre cher Sergio Moro ». L’ancien magistrat avait assisté la veille à un match du championnat brésilien aux côtés du chef d’Etat.

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Impartialité mise en doute

Un « baiser hétéro » quand bien même il est déposé par le leader de l’extrême droite brésilienne pourrait ne pas suffire à sauver la carrière et l’image de celui qui était perçu, il y a encore quelques mois, comme un « sauveur de la patrie ». Depuis la divulgation de messages échangés entre Sergio Moro et le procureur de Lava-Jato, Deltan Dallagnol, dimanche 9 juin par le site The Intercept, l’impartialité de l’ex-magistrat est mise en doute. On le suspecte, notamment, d’avoir instrumentalisé l’instruction visant Lula afin d’éviter le retour au pouvoir de l’ancien métallo. La première salve de révélations fut explosive. La seconde, déclenchée dans la soirée de mercredi 12 juin promet d’affecter un peu plus celui qui prétendait nettoyer le pays de ses crapules.

On apprend ainsi qu’en 2016, quelques mois avant l’« impeachment », la destitution controversée de la présidente de gauche Dilma Rousseff, le procureur Deltan Dallagnol s’est entretenu avec le juge de la Cour suprême, Luiz Fux. L’enjeu : s’assurer du soutien de la plus haute juridiction envers Sergio Moro qui, quelques semaines plus tôt, avait divulgué une conversation privée entre Dilma Rousseff et Lula. La teneur des propos avait empêché l’ancien syndicaliste de rejoindre le gouvernement de sa dauphine afin d’éviter son éviction. La mise au jour de cette conversation présidentielle, illégale, avait valu un rappel à l’ordre de Sergio Moro par la Teori Zavascki, juge à la Cour suprême. Quelques mois plus tard Deltan Dallagnol envoie un message rassurant aux équipes de Lava-Jato : « Chers tous, j’ai parlé à Fux (…) il m’a dit que nous pouvions compter sur lui. Il ne manque plus que, comme un bon Carioca, il m’invite chez lui, ah ah », écrit le procureur, parlant ensuite du soutien nécessaire de la Cour suprême dans « notre nouveau gouvernement » même si à l’époque, l’impeachment de Dilma Rousseff n’ait pas encore eu lieu. A cela, Sergio Moro répond « In fux we trust » (nous croyons en Fux).

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