En plein scandale, la société allemande Wirecard dépose le bilan

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La société allemande de paiements en ligne Wirecard, plongée dans un scandale financier de grande ampleur, dépose son bilan, a-t-elle annoncé, jeudi 25 juin, dans un communiqué. Cette demande, déposée auprès du tribunal de Munich, est justifiée par « la menace d’insolvabilité et de surendettement », explique l’entreprise cotée au Dax à Francfort, et qui fait l’objet d’une enquête judiciaire sur des soupçons de fraude après la disparition de plus de 1,9 milliard d’euros des comptes de Wirecard aux Philippines.

La justice peut désormais opter pour l’ouverture d’un règlement judiciaire, qui permettrait à la société de se restructurer, ou bien sa mise en liquidation s’il n’y a aucun espoir de reprise.

Chaque jour apporte son lot de rebondissements dans cette affaire qui avait culminé avec l’arrestation, en début de semaine, de l’ancien président de la société, Markus Braun, qui a depuis été libéré contre le versement d’une caution de 5 millions d’euros. Il est soupçonné d’avoir « gonflé » artificiellement le bilan de cette entreprise de services de paiement en ligne en vue de le rendre « plus attractif pour les investisseurs et les clients », selon le parquet de Munich.

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Désertion des clients

En raison de la somme introuvable de 1,9 milliard, bien qu’inscrite au bilan de l’entreprise, le cabinet d’audit EY (anciennement Ernst & Young) avait refusé, jeudi dernier, de certifier les comptes de l’exercice 2019.

Cette décision rare a déclenché de nouvelles investigations de la justice allemande, qui avait déjà Wirecard dans le collimateur depuis quelques semaines, et un sauve-qui-peut des investisseurs en Bourse.

Jeudi, le titre Wirecard a été suspendu de la cotation à 8 h 30 GMT (10 h 30, heure de Paris), après l’annonce du dépôt de bilan et alors qu’il cotait à 10,74 euros, en recul de près de 13 %. Le titre a plongé de près de 90 % depuis jeudi dernier.

La presse allemande évoque par ailleurs un mouvement de désertion des clients de Wirecard, de quoi aggraver sa situation financière déjà précaire.

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« Un désastre complet »

Cette affaire a des ramifications aux Philippines : c’est là que le 1,9 milliard de fonds était censé se trouver sur des comptes appartenant à des banques. Cette somme représente un quart du total de bilan de Wirecard, qui garantit les règlements de transactions effectuées en ligne par des entreprises.

Les banques des Philippines censées abriter les fonds ont affirmé n’avoir aucun lien avec Wirecard, et la banque centrale du pays a assuré que « les fonds manquants ne sont pas entrés dans le système financier ». Du côté de l’enquête judiciaire, les Philippines ont annoncé mercredi qu’elles enquêteraient sur des liens avec le scandale frappant le bilan du prestataire de paiements.

L’ex-bras droit du patron, Jan Marsalek, directeur des opérations limogé de l’entreprise et qui se trouve aux Philippines, doit se présenter à la justice allemande la semaine prochaine, selon le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Longtemps perçue comme une « success story » de la finance allemande, forte aujourd’hui de 6 000 salariés et 26 succursales dans le monde, Wirecard se retrouve prise dans une spirale qui rappelle le sort du groupe d’énergie américain Enron au début des années 2000. Le groupe texan qui gonflait artificiellement ses profits, masquait ses pertes et falsifiait ses comptes pour améliorer sa valeur boursière avait fini par faire faillite.

Wirecard est au départ une start-up allemande créée en 1999, ayant d’abord servi d’intermédiaire dans des paiements électroniques réalisés pour l’industrie du porno et des jeux en ligne. Désormais, c’est une avalanche de problèmes judiciaires qui se profile pour elle. Cette affaire, qui ternit la réputation de sérieux de l’économie allemande, est « un désastre complet » et une « honte » pour le pays, a reconnu cette semaine le patron du superviseur financier allemand Bafin, Felix Hufeld, dont l’autorité ne ressort pas indemne du scandale.

Le Monde avec AFP

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