En Libye, le maréchal Haftar scelle une alliance avec le régime de Damas

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Le gouvernement de l’Est libyen du maréchal Haftar, non reconnu par la communauté internationale, a rouvert, le 3 mars 2020, à Damas, en Syrie, l’ambassade de Libye, fermée depuis 2012.
Le gouvernement de l’Est libyen du maréchal Haftar, non reconnu par la communauté internationale, a rouvert, le 3 mars 2020, à Damas, en Syrie, l’ambassade de Libye, fermée depuis 2012. LOUAI BESHARA/AFP

C’est un indicateur de l’internationalisation de la guerre en Libye. Et le signe d’une imbrication croissante des deux théâtres syrien et libyen aux lourdes retombées sur la géopolitique régionale. Damas-Benghazi : un nouvel axe se forme. Mardi 3 mars, le gouvernement de l’Est libyen, non reconnu par la communauté internationale, soutenant le maréchal Khalifa Haftar, a rouvert l’ambassade libyenne à Damas, fermée depuis 2012.

Une délégation de haut niveau du gouvernement basé à Al-Baïda – non loin de Benghazi, bastion du maréchal Haftar – a assisté à l’événement qui solennise une relation jusque-là secrète, motivée par une hostilité partagée envers la Turquie. Selon l’agence SANA, la voix du régime de Bachar Al-Assad, les délégués de l’Est libyen et leurs interlocuteurs syriens se sont engagés à contrer conjointement « l’agression de la Turquie contre les deux pays ».

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Nouveau pas vers la réintégration du régime de Bachar Al-Assad sur la scène diplomatique arabe, cet axe Damas-Benghazi se veut une réponse à la connexion rivale Ankara-Tripoli. Celle-ci a permis au gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, siégeant dans la capitale libyenne – et reconnu par la communauté internationale –, de résister à l’assaut déclenché au printemps 2019 par le maréchal dissident Haftar, soutenu par les Emirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Russie. Outre de l’équipement militaire – notamment un système de défense antiaérien –, Ankara a dépêché à Tripoli environ trois mille combattants syriens pro-Turcs issus de la rébellion anti-Assad.

Connexion en germe

L’escalade des ingéren

ces étrangères déjà bien engagée prend donc une nouvelle dimension avec l’irruption de Damas dans le jeu. En composant avec Haftar, le pouvoir syrien se rapproche de fait du camp pro-saoudien au Proche-Orient, qui appuie le maréchal libyen. D’abord partisans du soulèvement anti-Assad, car ils y voyaient une manière d’affaiblir l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats se sont progressivement distanciés de la rébellion. En décembre 2018, Abou Dhabi avait rouvert son ambassade à Damas, suivi peu après par Bahreïn.

« Depuis plusieurs années, la propagande approuvée par Le Caire ou par Abou Dhabi ne critique jamais Assad, souligne Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye auprès de l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas). Il y apparaît périodiquement comme une figure à honorer pour son combat contre les Frères musulmans. Depuis deux ou trois ans, les mêmes remarques peuvent être faites au sujet de la propagande pro-Haftar : Assad est un personnage positif, car il est engagé dans une lutte mortelle contre l’islam politique. »

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