En Libye, le cessez-le-feu de Tripoli illustre l’influence de la médiation turco-russe

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Tripoli a connu dimanche 12 janvier – pour la première fois depuis des semaines – une fragile accalmie sur les lignes de front où combattent les forces antagonistes du gouvernement d’« accord national » (GAN) de Faïez Sarraj et de l’armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.

Censé démarrer dimanche après minuit, le cessez-le-feu auquel les deux camps avaient consenti sous la pression conjointe des Turcs et des Russes – parrains respectifs du GAN et de l’ANL – a « été raisonnablement respecté, surtout quand on regarde les conséquences de la récente internationalisation du conflit, comme l’utilisation de drones », selon Emadeddine Badi, chercheur au Middle East Institute. Des escarmouches ont persisté dans les quartiers d’Ain Zara et de Salaheddine au cœur de la capitale libyenne mais elles se sont résumées à des « violations mineures du cessez-le-feu », a commenté M. Badi.

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Il s’agit de la première mesure de désescalade entreprise depuis l’assaut déclenché en avril 2019 par l’ANL du maréchal Haftar contre les forces restées loyales au GAN de Sarraj, le gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale. Le relatif respect de ce cessez-le-feu, fruit d’une rencontre le 8 janvier à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine, confirme « l’émergence de la Turquie et la Russie comme les grands gagnants au niveau diplomatique », ajoute Emadeddine Badi.

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Les deux hommes forts de la Libye réunis à Moscou

Moscou s’impose notamment comme un acteur décisif dans la médiation en cours comme l’illustre la présence du maréchal Haftar dans la capitale russe où son rival Faïez Sarraj, doit le rejoindre lundi, selon Khaled Al-Mechri, le président du Conseil d’Etat à Tripoli. Si un accord de cessez-le-feu en bonne et due forme devait être signé à Moscou – gravant ainsi dans le marbre un engagement jusque-là purement verbal – le condominium turco-russe dans la médiation diplomatique sur la Libye qui se dessinait trouverait une éclatante confirmation.

Les deux hommes forts de la Libye : Fayez Al-Sarraj (à gauche) et le maréchal Khalifa Haftar (à droite).
Les deux hommes forts de la Libye : Fayez Al-Sarraj (à gauche) et le maréchal Khalifa Haftar (à droite). FETHI BELAID,HO / AFP

Indication de l’assurance prise par la Russie dans le dossier, les sources proches du GAN de Sarraj indiquent que les combattants russophones vraisemblablement liés à la compagnie de sécurité privée Wagner auraient « quitté » les lignes de front de Tripoli. La présence de ces « mercenaires » de Wagner, dont le nombre oscillait selon les estimations de 300 à 2 000, avait changé le cours de la bataille de Tripoli en novembre 2019 en infligeant de rudes revers aux forces loyales au GAN de Sarraj, désormais placées sur la défensive.

Acculé, le gouvernement de Tripoli avait alors appelé à l’aide la Turquie dont le Parlement a voté le 2 janvier une motion autorisant l’envoi de troupes en Libye. Le retrait de Wagner, s’il devait se confirmer, pourrait s’inscrire dans le cadre d’un accord turco-russe qui confirme chaque jour davantage la marginalisation des Européens sur le théâtre libyen.

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