en liberté provisoire, le mathématicien Tuna Altinel est toujours poursuivi par la justice

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L’homme de 53 ans, maître de conférences à l’université Claude-Bernard Lyon-I, est accusé d’appartenir à un groupe terroriste pour avoir participé, en France, à une conférence sur les Kurdes. Il a été emprisonné durant 81 jours.

Par Publié aujourd’hui à 10h37

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Tuna Altinel à sa sortie de prison, à Balikesir (Turquie), le 30 juillet.
Tuna Altinel à sa sortie de prison, à Balikesir (Turquie), le 30 juillet. YASIN AKGUL / AFP

Libéré mardi 30 juillet par un tribunal de Balikesir (nord-ouest de la Turquie) après 81 jours d’incarcération, le mathématicien Tuna Altinel, maître de conférences à l’université Claude-Bernard Lyon-I, n’en a toutefois pas encore fini avec la justice turque. La prochaine audience de son procès a été fixée au 19 novembre.

A sa sortie de prison, l’enseignant a notamment raconté comment il a initié ses codétenus au français à l’aide d’un vieux Bescherelle, soulignant avoir « beaucoup appris d’eux ». Placé en liberté provisoire sans contrôle judiciaire, le mathématicien de 53 ans n’a pas été exempté des charges qui le visent, son affaire n’ayant pas encore été jugée sur le fond.

Accusé d’appartenir à une organisation terroriste, à savoir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guérilla contre l’Etat turc depuis 1984, il risque plusieurs années de prison pour avoir participé, en février 2019 à Lyon, à la réunion d’une association kurde enregistrée en France. Son arrestation a déclenché un vaste mouvement de solidarité dans le milieu universitaire français. Comme il l’a souligné mardi lors de l’audience, l’unique charge qui pèse contre lui est « d’avoir aidé à organiser la réunion légale d’une association légale », au cours de laquelle il a traduit les propos de certains des intervenants.

Dispensé de contrôle judiciaire, Tuna Altinel est libre mais ne peut quitter le territoire turc faute de passeport, le sien lui ayant été confisqué par les autorités. Son sort est emblématique de la répression qui s’est abattue sur des milliers d’universitaires et d’intellectuels, victimes des purges massives qui ont suivi le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016.

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Depuis, plus de 20 000 universitaires ont perdu leurs postes. Certains ont été radiés et privés de passeport, d’autres ont été condamnés, parfois emprisonnés par une institution judiciaire épurée elle aussi avec le limogeage de près de 4 000 juges et procureurs.

« Propagande en faveur du PKK »

Installé en France depuis 1996, le mathématicien diplômé du lycée francophone Galatasaray à Istanbul n’a jamais renoncé à son engagement politique dans son pays d’origine. A ce titre, il a signé en 2016, avec près de 2 000 autres universitaires turcs, une pétition réclamant l’arrêt des opérations menées alors par les forces de sécurité dans les régions kurdes du sud-est de la Turquie. « Nous ne serons pas les complices de ce crime », clamaient les signataires. Pour Ankara, la pétition est un acte de « propagande en faveur du PKK » et les personnes qui l’ont signée sont des suppôts du terrorisme. Tuna Altinel risque trois ans de prison. La prochaine audience de ce procès-ci a été fixée, elle, au 26 décembre.

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