En Italie, tous les déchets mènent à Rome

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Dans la capitale italienne, le ramassage des ordures est chaotique, et leur retraitement balbutiant, en l’absence d’incinérateur. Mais la société chargée du dossier résiste à toutes les tentatives de réformes.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 05h21, mis à jour à 05h21

Temps de Lecture 4 min.

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Centre de traitement à Rome, en 2013 : l’agglomération produit environ 5 000 tonnes de déchets par jour.
Centre de traitement à Rome, en 2013 : l’agglomération produit environ 5 000 tonnes de déchets par jour. ALESSANDRO BIANCHI / REUTERS

LETTRE DE ROME

C’est un endroit qui n’a rien pour attirer le regard, bordé par une voix rapide et une ligne de chemin de fer. Placé au beau milieu d’une zone industrielle, à une dizaine de kilomètres au nord du centre de Rome, le TMB Salario, un des quatre principaux sites de retraitement de déchets de l’agglomération romaine, avait surtout fait parler de lui, ces dernières années, en raison de la mobilisation des riverains de la zone, qui bataillaient pour sa fermeture.

Certaines entreprises voisines (comme le groupe télévisuel Sky) avaient même abandonné leurs locaux, en raison de l’odeur insupportable dégagée par l’usine. Des manifestations étaient régulièrement organisées devant l’entrée, les élus de l’arrondissement se faisaient tous fort, depuis le début des années 2010, d’obtenir la fermeture de l’implantation… La mairie avait vaguement annoncé son intention de la démanteler, mais l’échéance était plus que floue, et rares étaient les riverains à y croire.

Tout a basculé au petit matin du 11 décembre 2018, vers 4 heures, lorsque le feu s’est déclaré dans un entrepôt. En une dizaine de minutes, des milliers de tonnes de déchets se sont embrasés, provoquant des flammes d’une quinzaine de mètres de haut et libérant une épaisse fumée noire ainsi qu’une odeur pestilentielle, perceptible jusque dans le centre de la ville. Pendant plusieurs heures, les pompiers ont lutté contre le feu, tandis que la mairie appelait les écoles à ne pas faire sortir les enfants, et les habitants à ne surtout pas ouvrir leurs fenêtres. Depuis cette date, le TMB est à l’arrêt, et son démantèlement est en cours.

Lundi 4 mars, une délégation de riverains était invitée, pour la première fois depuis le drame, à pénétrer dans les lieux. Après un temps d’hésitation, la direction de la toute puissante AMA (la société chargée de la gestion des déchets de la ville de Rome) a décidé de ne pas nous laisser entrer. Ce sera donc aux membres de la délégation de nous décrire la situation, photos et vidéos à l’appui.

Acres émanations

L’agglomération romaine produit chaque jour environ 5 000 tonnes de déchets, dont seulement 2 000 sont récupérés par le tri sélectif. Le TMB (pour traitement mécanico biologique) qui a pris feu le 11 décembre 2018 était un des quatre sites où étaient dirigées les 3 000 tonnes journalières restantes ; il recevait environ 1 000 tonnes par jour.

Sur ce site situé à 100 mètres d’un immeuble d’habitation (et à 150 mètres d’une crèche), étaient entreposées, en moyenne, 4 000 tonnes de détritus. Une masse vertigineuse, équivalant à une butte de 5 mètres de haut recouvrant la superficie d’un terrain de football.

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