En Italie, le Mouvement 5 étoiles sort humilié des urnes

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Le chef de la Ligue, Matteo Salvini, triomphe en Italie et ignore son partenaire de coalition, qui n’a réuni que 17 % des voix aux européennes.

Par Publié aujourd’hui à 11h02

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Le chef de file du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, dimanche 26 mai à Pomigliano D’Arco, près de Naples, dans son bureau de vote.
Le chef de file du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, dimanche 26 mai à Pomigliano D’Arco, près de Naples, dans son bureau de vote. Ciro Fusco / AP

Le silence de Luigi Di Maio aura duré jusqu’au lundi après-midi, une quinzaine d’heures après la clôture des élections européennes. Autant dire une éternité, à l’ère des chaînes d’information en continu et de Facebook. Puis le chef politique du Mouvement 5 étoiles (M5S) est apparu dans la salle de presse du ministère du développement économique, les traits tirés et le sourire crispé, pour une déclaration dans laquelle il reconnaît sa « défaite historique ». Quelques minutes plus tard, ces mots étaient retranscrits sous la forme d’un long post douloureux sur le blog du mouvement.

Il faut dire que, face à une telle déroute, les ficelles de la rhétorique politicienne ne sont d’aucun secours : avec à peine 17 % des suffrages, contre près de 33 % en mars, et surtout 4,5 millions de votants alors qu’ils étaient 11 millions lors des législatives, le verdict des urnes est sans ambiguïté. Luigi Di Maio peut avancer qu’il s’agit d’« apprendre », que « le mouvement court un marathon, pas un 100 mètres », ces mots ne tromperont personne : seul devant une nuée de photographes, il est apparu dans la peau du condamné, quémandant à ses ennemis – et surtout à ses amis – la chose la plus rare et la plus précieuse en politique : un peu de temps.

En disposera-t-il vraiment ? Rien n’est moins sûr, tant la très opaque direction du M5S doit donner un signal fort à ce qui lui reste de base militante, alors qu’elle est confrontée à la crise la plus grave de sa jeune histoire. Les défaites des derniers mois dans des élections locales avaient été présentées comme des épiphénomènes, et attribuées au manque de cadres. Cette fois, ces arguties ne sont d’aucun secours.

Un vote en ligne sur Luigi Di Maio

Pire, alors que le mouvement a perdu 16 points en un an, son partenaire de coalition, la Ligue, portée par un Matteo Salvini toujours plus hégémonique, a de son côté fait le chemin inverse, ce qui montre bien que le contrat conclu voilà un an entre les deux alliés a été un cadeau en or massif à la formation d’extrême droite… Difficile, dans ces conditions, de poursuivre sans rien changer.

Le plus terrible pour le M5S est l’impression que Matteo Salvini a toutes les cartes en main

Sur les réseaux sociaux, la base militante est furieuse. Plusieurs figures du mouvement réclament à haute voix une « rupture », « plus de collégialité ». Mardi matin, le sénateur Gianluigi Paragone a même annoncé sa démission. Soudain, cette formation atypique née voilà dix ans de la volonté d’un comique, Beppe Grillo, et d’un expert en informatique, Gianroberto Casaleggio (mort en 2016), se met à ressembler à un parti comme les autres. Luigi Di Maio a fini par proposer, mercredi matin, un vote en ligne sur sa direction du mouvement.

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