En Israël, Nétanyahou échoue à imposer des caméras dans les bureaux de vote arabes

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En proposant cette mesure au Parlement, le premier ministre israélien remobilise sa base et tire un écran de fumée sur la campagne pour les législatives du 17 septembre.

Par Publié aujourd’hui à 16h52

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Benyamin Nétanyahou, le 8 septembre à Jérusalem.
Benyamin Nétanyahou, le 8 septembre à Jérusalem. POOL / REUTERS

Benyamin Nétanyahou a échoué à faire voter au Parlement israélien, lundi 9 septembre, un amendement qui aurait légitimé l’envoi par son parti, le Likoud, de centaines de militants munis de caméras dans les bureaux de vote, durant les législatives prévues le 17 septembre. L’objectif, à peine déguisé, était d’intimider les électeurs des circonscriptions à majorité arabe du pays, afin de les dissuader de se rendre aux urnes.

Cet échec était écrit depuis que le dissident de droite, Avigor Lieberman, a refusé de s’y associer, lundi matin. Son vote décisif en comité a empêché l’examen de l’amendement en assemblée plénière. M. Lieberman a estimé que la supervision des élections, mécanique bien rôdée dans un pays qui n’a jamais connu de scandale majeur de fraude électorale, devait être confiée à des fonctionnaires, et non « à la milice privée de Nétanyahou ».

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Ce rejet ne change rien à l’affaire. Le débat sur les caméras a déjà fait son office, en mobilisant la base de M. Nétanyahou. Dans une vidéo publiée sur Facebook dimanche soir, le premier ministre les avait mis en garde contre ses opposants qui conspirent, affirmait-il, afin de « voler » les élections. Au passage, M. Nétanyahou tirait un écran de fumée sur tous les autres enjeux de la campagne.

Réduire le vote arabe

Il faisait passer au second plan les révélations de la presse sur les accusations de corruption qui pèsent sur lui, et effaçait toute discussion sur l’impasse de la politique purement sécuritaire que son gouvernement mène à Gaza, où la crise économique et humanitaire s’éternise, et d’où des roquettes sont tirées avec régularité depuis le mois d’août.

Cet amendement n’a rien d’une improvisation, à huit jours du scrutin, alors qu’aucun sondage ne donne à M. Nétanyahou et à ses alliés de la droite ultranationaliste et religieuse une majorité leur assurant de former un gouvernement. M. Nétanyahou poursuit en réalité une stratégie longuement mûrie et éprouvée : déjà en 2015, au jour de précédentes législatives âprement disputées, il avait électrisé ses électeurs en affirmant que les Arabes se rendaient aux urnes « en masse », dans des bus qu’il disait affrétés par des ONG de gauche.

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Au dernier scrutin, en avril 2019, le Likoud avait déjà dépêché 1 300 militants dans les bureaux de vote arabes, au mépris du droit, et en totale impunité. Une agence de communication liée au parti, impliquée dans cette campagne, s’était par la suite vantée d’avoir contribué à réduire le vote arabe.

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