En Israël, l’épidémie due au coronavirus met le Parlement à l’arrêt

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Une bannière montrant le chef de la formation Bleu Blanc, Benny Gantz, et le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, à Tel-Aviv, le 17 février.
Une bannière montrant le chef de la formation Bleu Blanc, Benny Gantz, et le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, à Tel-Aviv, le 17 février. AMMAR AWAD / REUTERS

L’épidémie due au coronavirus SARS-CoV-2 a produit un grave court-circuit dans la démocratie parlementaire israélienne. Le gouvernement de transition multiplie les mesures d’exception tandis que la Knesset, première institution du pays, est à l’arrêt.

Mercredi 18 mars, son président, allié du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a immobilisé le Parlement afin d’empêcher son opposition d’en prendre le contrôle après qu’elle a obtenu une majorité lors des élections du 2 mars (61 sièges sur 120), les troisièmes en un an. Dans un geste inédit, Yuli Edelstein a ajourné après quelques minutes la première session de la nouvelle Knesset.

Il refusait de mettre au vote avant lundi, au mieux, son propre remplacement, malgré une requête de l’opposition, et de laisser se former les comités parlementaires censés exercer un droit de regard sur l’action de l’exécutif. Dans l’après-midi, le président israélien, Réouven Rivlin, a appelé en vain M. Edelstein à ne pas « saper la démocratie israélienne ».

Ce dernier a justifié sa décision par des questions de procédure, et a affirmé que son remplacement « interférerait » avec des négociations en cours pour former un vaste gouvernement d’union, qui réunirait en urgence le Likoud de M. Nétanyahou et une partie de son opposition.

Maintenir la stabilité face à la crise sanitaire

Pour le premier ministre, qui s’exprimait sur la chaîne 12 mercredi soir, ainsi que sur Facebook Live, il s’agit de maintenir la stabilité face à la crise sanitaire – alors que les autorités envisagent d’imposer dans le pays un confinement strict, à la française. M. Nétanyahou voit dans l’ambition de la nouvelle majorité parlementaire d’exercer son pouvoir un « accaparement [de prérogatives] non démocratique », destiné « à faire tomber le premier ministre ». Il entend aussi empêcher que des députés arabes, qui ont rejoint son opposition et qu’il qualifie de « soutiens du terrorisme », ne prennent la tête de comités parlementaires.

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Lundi 16 mars, le chef de la formation Bleu Blanc, le général Benny Gantz, a été désigné par la présidence pour tenter de former un gouvernement, après avoir obtenu la recommandation d’une majorité de députés. Cette alliance de circonstances rassemble des députés de gauche, de la minorité arabe et des ultranationalistes russophones. Seule leur volonté de remplacer le premier ministre les unit.

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S’ils n’ont pas les moyens de former un gouvernement, pour l’heure, ils entendent commencer par agir à l’Assemblée, en en prenant le contrôle, puis en passant deux lois faites sur mesure pour empêcher M. Nétanyahou d’obtenir un nouveau mandat, alors que celui-ci est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance.

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