En Israël, le coronavirus pris de très haut par les ultraorthodoxes

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C’est à croire que l’épidémie s’est arrêtée dans les hauteurs de Jérusalem. Une sorte de microclimat. Un miracle trompeur… A parcourir les rues bondées du quartier religieux de Geoulah, on se croirait projeté dans le monde d’avant le coronavirus SARS-CoV-2. Quel contraste avec le reste du pays ! Partout ailleurs, la police israélienne fait respecter des mesures de confinement, renforcées le 17 mars, et qui devraient s’appliquer bientôt plus durement, à la française.

Mais à Geoulah, des milliers de juifs ultraorthodoxes vaquent encore sur les trottoirs. Jeunes et vieux font des emplettes, en longs manteaux et chapeaux noirs sous la bruine. Les vendeurs de luminaires et les drapiers sont ouverts. Les écolières, dispensées de classes, s’égaillent partout avec leurs mères, en grappes serrées. Deux policiers regardent cela les yeux ronds : ils ne font rien. Circulez ! Dieu nous protège.

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Mercredi 18 mars au soir, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a pourtant fini par sévir contre les haredim, ceux qui « craignent » Dieu. Cette population fragile et pauvre compte pour environ 12 % de la nation et ne cesse de croître. Elle est représentée par des partis dont M. Nétanyahou a un besoin vital pour demeurer au pouvoir. Durant plusieurs jours, il a mené avec eux de prudentes négociations, avant d’exiger mercredi, dans un entretien sur la chaîne 12, qu’ils cessent de célébrer des mariages autrement qu’en petit comité.

« Il m’a conseillé de prier »

L’avant-veille, le pays avait été choqué de découvrir à la télévision les images d’une union rassemblant plus de 150 ultraorthodoxes, à Bet Shemesh. Surtout, M. Nétanyahou a exigé qu’ils ferment leurs écoles religieuses, en application d’un décret publié dans l’après-midi par le ministère de la santé.

Le ministre, Yaakov Litzman, est un haredim : il se veut exemplaire depuis le début de la crise, tout comme le grand rabbinat d’Israël. Les écoles de sa communauté particulière au sein du monde ultraorthodoxe, hassidique, ont fermé dès le 14 mars, comme les écoles laïques. Mais M. Litzman n’a pas autorité sur tous les haredim.

Tenant tête au ministre, le rabbin le plus influent d’Israël, Chaim Kanievsky, qui vit à 92 ans très isolé de ses contemporains, refuse depuis samedi d’ordonner la fermeture de centaines d’institutions éducatives juives ashkénazes, qui lui obéissent. « L’armée israélienne a-t-elle déposé les armes ? Les soldats ont-ils cessé de patrouiller aux frontières ? Nous pensons, pour notre part, que ce qui sauve le monde, ce sont les enfants qui étudient la Bible, expliquait mardi au Monde Yitzchak Pindrus, proche conseiller du rabbin Kanievsky. Sans eux, le monde ne survivra pas et ce danger est plus grand que le coronavirus. »

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