« En Israël, la démocratie a reculé, la paix attendra »

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Dans la campagne pour les législatives en Israël, la droite n’a « pas lésiné sur des moyens indignes d’une démocratie », déplore le politiste dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 4 min.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et sa femme Sara au siège du parti à Tel Aviv, en Israël, le 10 avril 2019.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et sa femme Sara au siège du parti à Tel Aviv, en Israël, le 10 avril 2019. Ammar Awad / REUTERS

Tribune. Les Israéliens viennent de voter, le 9 avril, pour leurs représentants à la Knesset. Malgré un contexte de tension dans le Sud face au Hamas, et dans le Nord en raison de la présence iranienne en Syrie, les élections se sont déroulées dans la plus grande transparence, une multitude de partis se sont affrontés dans une compétition ouverte et concurrentielle.

La démocratie en sort-elle pour autant renforcée ? Rien n’est moins sûr. La démocratie ne se limite pas à des procédures, si bien huilées soient-elles, elle est également et surtout une question de valeurs. Or, les partis politiques au pouvoir et leurs électeurs n’en ont guère tenu compte. C’est la campagne électorale la plus « sale » qui se soit jamais déroulée dans ce pays. Les députés de droite, en particulier, n’ont pas lésiné sur des moyens indignes d’une démocratie pour contrer leur principal challenger, Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée. Que n’a-t-on pas dit de lui ? Que c’est un gauchiste, qu’il est instable, qu’il s’est allié aux partis arabes, sans compter des rumeurs sur une soi-disant affaire de harcèlement sexuel du temps où il était écolier.

La campagne a également montré le peu de cas que les dirigeants des grands partis politiques font des électeurs arabes, qui représentent quelque 18 % de la société israélienne

Les électeurs de droite, eux, contre toute attente, ont fait fi de l’inculpation de Benyamin Nétanyahou pour trois affaires de corruption et d’abus de confiance. Avant même que le procureur général, Avichaï Mandelblit, ne fasse connaître ses conclusions, le Likoud et Benyamin Nétanyahou se mobilisaient pour tenter d’empêcher leur divulgation. Tandis que le premier ministre, accusant le magistrat de vouloir intervenir dans le processus électoral, demandait le report de ses conclusions à une date postérieure aux élections, une campagne de dénigrement sans précédent était conduite contre les gardiens de l’Etat de droit afin de les réduire au silence.

Une fidélité à toute épreuve

Tous les commentateurs, et les députés de droite eux-mêmes, s’attendaient à une désaffection d’une partie des électeurs du Likoud, pariant sur un transfert de 4 ou 5 sièges au profit d’un autre parti. C’est tout le contraire qui s’est produit. Non seulement les électeurs du Likoud ont fait preuve d’une fidélité à toute épreuve, mais jamais Benyamin Nétanyahou n’a obtenu un score aussi élevé : 36 députés, soit six de plus que lors de la précédente élection, en 2015. Les réflexes démocratiques n’ont guère joué, révélant à quel point la culture démocratique de la droite israélienne est faible. La procédure déclenchée par Avichaï Mandelblit a manifestement eu un effet contre-productif sur un électorat craignant par-dessus tout de perdre le pouvoir.

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