En Irlande du Nord, la mort d’une journaliste ravive le spectre de la guerre civile

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Des groupes paramilitaires dissidents, dont la nouvelle IRA, demeurent actifs. Mais si la situation politique est compliquée par le Brexit, la violence reste limitée.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 22h31

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Des officiers de police sur le lieu où est morte la journaliste Lyra McKee, à Derry, le vendredi 19 avril.
Des officiers de police sur le lieu où est morte la journaliste Lyra McKee, à Derry, le vendredi 19 avril. PAUL FAITH / AFP

La mort d’une journaliste par une balle perdue lors d’émeutes à Derry, dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 avril, est venue raviver le spectre de la guerre civile en Irlande du Nord. Vingt et un ans jour pour jour après l’accord du Vendredi saint, qui a mis fin aux « Troubles » qui ont fait 3 500 morts entre 1969 et 1998, le drame rappelle qu’il reste sur le terrain plusieurs groupuscules républicains dissidents actifs. Dans le contexte du Brexit, et alors qu’il n’y a plus de gouvernement en Irlande du Nord depuis plus de deux ans, la situation politique est très tendue.

La violence a éclaté, jeudi soir, quand la police a effectué une descente à Creggan, un quartier catholique pauvre de Derry (Londonderry pour les unionistes). A quelques jours des traditionnelles commémorations de l’insurrection de Pâques de 1916 contre l’occupation britannique, les forces de l’ordre cherchaient des armes. La situation a rapidement dégénéré. Plus d’une cinquantaine de cocktails Molotov ont été lancés contre la police et un individu a pris une arme à feu, tirant une dizaine de fois. Lyra McKee, une journaliste de 29 ans qui se trouvait à proximité d’un véhicule blindé, était malheureusement sur la trajectoire d’une des balles.

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La police parle d’un « incident terroriste ». Elle accuse un groupuscule, la NIRA (New Irish Republican Army), d’être « probablement » responsable de l’attaque. « C’est le plus important et le plus radical des groupes dissidents républicains », explique Neil Jarman, directeur de l’Institute for Conflict Research, à Belfast. Née en 2012 de la fusion de plusieurs groupes dissidents, l’organisation compterait peut-être un millier de membres, selon lui. « Elle est composée de dissidents historiques de l’IRA, qui étaient contre le processus de paix, mais aussi de jeunes qui n’ont pas connu les “Troubles”. »

Une mort « tragique » et « accidentelle »

La NIRA est régulièrement active. Elle a placé un véhicule piégé devant un palais de justice à Derry en janvier, sans faire de blessé, et est aussi responsable de la mort d’un gardien de prison en 2016.

Le groupe possède depuis cette même année une aile politique, le parti Saoradh. Dans un communiqué, celui-ci a regretté vendredi la mort « tragique » et « accidentelle » de la journaliste, mais accuse la police d’être responsable. « L’inévitable réaction face à une telle incursion a été la résistance des jeunes de Creggan. » Une marche de commémoration prévue lundi a cependant été annulée, preuve d’une volonté d’éviter l’escalade.

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