En Iran, l’épidémie de Covid-19 révèle l’incurie des autorités

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Désinfection du mausolée de l’imam Reza, à Machhad, le 27 février.
Désinfection du mausolée de l’imam Reza, à Machhad, le 27 février. WANA NEWS AGENCY / via REUTERS

Des trottoirs déserts, des rues habituel­lement saturées par la circulation qui se trouvent à présent vides, des écoles fermées, des rassemblements annulés, et, dans tous les esprits, l’inquiétude et la défiance. L’épidémie de Covid-19, considérée comme le résultat d’un « complot de l’ennemi » selon les plus hautes autorités du pays la semaine dernière, s’est abattue sur les Iraniens dans leurquotidien. Sa réalité s’est imposée au régime, qui avait tenté d’en minimiser l’ampleur après avoir été accusé d’en cacher l’émergence. Cernés par les crises, les dirigeants de la République islamique sont accusés d’avoir voulu sauver les apparences pour l’anniversaire de la révolution de 1979, le 11 février, et surtout pour tenter de favoriser la participation aux élections législatives du 21 février. Le ton a changé depuis que, les uns après les autres, déjà quinze dignitaires et personnes liés au pouvoir ont contracté le SARS-CoV-2.

Cinq en sont morts, dont Mohammed Mirmohammad, un membre du Conseil de discernement – une assemblée chargée de conseiller le Guide de la révolution –, décédé lundi 2 mars. La vice-présidente de la République islamique, Masoumeh Ebtekar, a également été contaminée.

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Or, si l’épidémie est bien là, sa véritable ampleur reste inconnue, cachée derrière des chiffres officiels dont de nombreux soignants doutent et que des députés contestent ouvertement, accusant les autorités de mentir. Le ministère iranien de la santé a annoncé lundi 523 cas et 12 nouveaux décès portant le nombre total de morts depuis le début de l’épidémie à 66. « Leurs bilans sont faux. Je n’ai pas de doute sur cela. Nous avons des malades qui ont contracté le Covid-19 dans notre hôpital, qui ne ­figurent pas dans les chiffres officiels »,a confié au Monde un médecin du nord du pays.

Dans le Gilan, une province du nord bordant la Caspienne, la situation serait particulièrement critique. Lundi, Gholam-Ali Jafarzadeh Imenabadi, député de Rasht, le chef-lieu de cette région, a ainsi qualifié les chiffres officiels de « blague », indiquant que la situation y était plus grave qu’ailleurs avec des hôpitaux « remplis de patients suspects ». Les hôpitaux et les cliniques, débordés, ne seraient plus en mesure d’assurer des soins ordinaires. « Dans notre hôpital, toute ­opération chirurgicale considérée comme non urgente a été annulée »,a indiqué au Monde un médecin de la région du sud de l’Iran. L’ensemble du territoire serait désormais touché.

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