En Iran, dans la terreur et l’incertitude, une révolte à huis clos

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Déclenché contre la hausse des prix de l’essence annoncée sans préavis par le gouvernement, le mouvement de protestation a pris très vite une tournure politique.

Par Publié aujourd’hui à 04h06

Temps de Lecture 5 min.

Un immeuble carbonisé suite aux protestations à Karaj, près de Téhéran, le 18 novembre.
Un immeuble carbonisé suite aux protestations à Karaj, près de Téhéran, le 18 novembre. MASOUME ALIAKBAR / AP

Alors que la contestation fait rage dans tout le pays et que les morts de la répression pourraient se compter par centaines, les voix venant d’Iran se font très rares. Malgré le blocage presque total d’Internet, une mesure inédite imposée par les autorités, certaines d’entre elles parviennent malgré tout à se faire entendre.

« Un, deux, trois, on essaie. Vous entendez notre voix de la Corée du Nord », a ainsi tweeté le propriétaire iranien d’un compte au nom de Ghaffar, ironisant sur la chape de plomb qui s’est abattue sur le pays. Depuis le 15 novembre, celui-ci est le théâtre d’un mouvement massif de protestation et d’une répression brutale qui se déroule presque à huis clos.

Déclenché contre la hausse des prix de l’essence annoncée sans préavis par le gouvernement dans la nuit du 14 au 15 novembre, le mouvement a très rapidement pris une tournure politique, allant jusqu’à contester la légitimité même de la République islamique.

Selon l’organisation Amnesty International, la répression a déjà fait au moins 106 victimes dans vingt et une villes iraniennes. Les autorités qui n’ont, pour le moment, parlé que de la mort de quatre membres des forces de l’ordre se bornent à dénoncer un complot de l’étranger. En absence d’Internet et alors que les médias du pays sont tenus de ne pas couvrir les évènements si ce n’est pour dénoncer les saccages des émeutiers ou pour relayer les déclarations officielles, tout laisse à penser que le bilan des victimes va s’alourdir.

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« Un vrai sentiment d’humiliation »

Malgré l’importance des évènements en cours en Iran, les informations parviennent par bribes de l’intérieur du pays avec un nombre très limité de vidéos, de photos, de récits relayés par des internautes ingénieux qui arrivent avec peine à contourner le blocage.

Le Monde a pu joindre certains d’entre eux et d’autres qui témoignent de l’atmosphère de terreur et d’incertitude dans laquelle le pays est désormais plongé.

« Il y a, depuis l’annonce sur l’essence, un vrai sentiment d’humiliation. Je le vois chez tout le monde, explique ainsi un journaliste iranien connu pour son indépendance par le biais d’une messagerie cryptée. Un ami m’a raconté, avec beaucoup d’enthousiasme, comment, avec d’autres manifestants, ils ont bloqué la route. Il a été profondément content d’avoir pu amener chez lui une pièce arrachée à la pompe d’une station-service que les manifestants avaient attaquée. » Chez ce protestataire, comme chez d’autres, d’après le journaliste, s’exprimait la colère de voir Téhéran utiliser l’argent public au profit de ses projets de domination en Irak et sur la scène palestinienne alors que les Iraniens ordinaires souffrent.

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