En Irak, les manifestations sanglantes persistent

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Le gouvernement a ordonné la levée du couvre-feu à Bagdad samedi à l’aube. Plus de 54 manifestants et 6 policiers ont été tués depuis le début, mardi, du mouvement de contestation.

Le Monde avec AFP Publié le 05 octobre 2019 à 00h56

Temps de Lecture 2 min.

Des manifestants antigouvernementaux à Bagdad, en Irak, vendredi 4 octobre.
Des manifestants antigouvernementaux à Bagdad, en Irak, vendredi 4 octobre. Khalid Mohammed / AP

Le gouvernement lève le couvre-feu à Bagdad mis en place depuis 48 heures. Le premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a ordonné sa levée à compter de samedi 5 octobre, 4 heures (heure française) à Bagdad, où des Irakiens ont manifesté vendredi pour la quatrième journée consécutive contre le gouvernement. Des tirs étaient encore entendus dans la nuit dans la capitale au moment de l’annonce de cette mesure, qui reste en vigueur dans d’autres régions situées dans le sud du pays.

Plus de 54 manifestants et 6 policiers ont été tués depuis le début, mardi, du mouvement de contestation en Irak, et plus de 1 600 blessées dans la capitale et le sud du pays, a indiqué, dans la nuit de vendredi, la commission gouvernementale des droits de l’homme irakienne. Parmi les 60 morts recensés, 18 ont été retrouvés dans un des hôpitaux de Bagdad, a précisé la Commission. La majorité des manifestants tués ont été touchés par des balles réelles, selon des sources médicales qui ne précisent pas l’origine des tirs.

Plus de 54 manifestants et 6 policiers ont été tués depuis le début, mardi, du mouvement de contestation en Irak.
Plus de 54 manifestants et 6 policiers ont été tués depuis le début, mardi, du mouvement de contestation en Irak. Khalid Mohammed / AP

De violents affrontements ont opposé à Bagdad des forces antiémeutes à des manifestants. Des tirs nourris ont résonné toute la journée dans la capitale et se sont poursuivis dans la nuit mais de manière sporadique, selon des journalistes de l’Agence France presse sur place. De nombreux magasins ont également fermé. Ceux ouverts ont été pris d’assaut par les clients voulant acheter des légumes, dont le prix a triplé en raison de la fermeture de routes menant à Bagdad.

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Appel à la démission du gouvernement

Le responsable chiite populiste Moqtada Al-Sadr a réclamé vendredi la démission du gouvernement, faisant monter davantage la pression sur le pouvoir. Cet appel d’un poids lourd de la politique irakienne risque de mobiliser ses très nombreux partisans, qui pourraient se joindre aux manifestations à Bagdad et dans plusieurs villes chiites du sud du pays, contre la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics.

« Pour éviter davantage d’effusion de sang irakien, le gouvernement doit démissionner et des élections anticipées doivent se tenir sous supervision de l’ONU », a indiqué dans une lettre diffusée par son bureau M. Sadr, un ex-chef de milice redouté devenu ces dernières années le héraut des manifestations anticorruption.

Sa coalition, qui avait remporté en 2018 les élections législatives, constitue le premier bloc au Parlement et participe avec quatre ministres au gouvernement. Le retrait en 2018 de son soutien au premier ministre de l’époque, Haïder Al-Abadi, après un mouvement social, avait empêché ce dernier d’être reconduit à son poste.

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Mouvement né sur Internet

Né d’appels sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation est le premier test pour le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi en place depuis un an dans un pays sorti, il y a moins de deux ans, de près de quatre décennies de conflits et en pénurie chronique d’électricité et d’eau potable.

Selon les observateurs, les manifestants descendus dans la rue spontanément mardi, et qui se disent sans aucune affiliation politique, devraient rejeter toute récupération politique de leur mouvement par des partisans de M. Sadr. Le mouvement touche, outre Bagdad, les provinces de Najaf, Missane, Zi Qar, Wassit, Diwaniya, Babylone et Bassora. Pour le moment, les régions principalement sunnites dans le Nord et à l’ouest de Bagdad n’ont pas connu de manifestations. La région autonome du Kurdistan non plus.

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