En Inde, Narendra Modi dévoie la démocratie

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Retransmission en direct d’un discours du premier ministre indien Narendra Modi sur la pandémie de Covid-19, à Ahmedabad, dans l’Etat du Gujarat, le 30 juin.

Un an après sa réélection triomphale, le premier ministre indien, Narendra Modi, a soif de pouvoir. Sa volonté d’écraser son adversaire principal, ou plutôt son ennemi, le Congrès, le vieux parti de l’indépendance du Mahatma Gandhi et de Jawaharlal Nerhu demeure intacte.

Le principal parti d’opposition accuse le premier ministre et son fidèle allié, le ministre de l’intérieur, Amit Shah, de fomenter, en pleine épidémie de Covid-19, une nouvelle tentative de déstabilisation au Rajasthan, gagné par le Congrès en 2018. Cet Etat du nord de l’Inde, peuplé de 68 millions d’habitants, est le théâtre depuis deux semaines d’une crise politique qui risque de coûter le pouvoir au Congrès. Un des jeunes espoirs du parti, Sachin Pilot, qui avait été l’artisan de la victoire, mène une fronde contre le chef du gouvernement, Ashok Gehlot, dans l’espoir de le faire tomber. Sans doute le jeune homme aurait-il voulu lui-même prendre les rênes de cet Etat, mais le Congrès, très attaché au respect des anciens, lui a préféré un leader expérimenté.

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Le Congrès soupçonne le parti du premier ministre, le Bharatiya Janata Party (BJP), de tirer les ficelles en coulisses, en promettant pouvoir, argent, effacement de procédures judiciaires aux élus du Congrès pour les faire basculer dans son camp. Sachin Pilot a réussi à emmener avec lui 18 députés régionaux.

« Moyens peu avouables »

Pareille manœuvre s’est déjà produite à quatre reprises ces dernières années au Karnataka, au Madhya Pradesh, à Goa et au Manipur. Le parti de Narendra Modi, battu dans les urnes lors de ces scrutins régionaux, a réussi à renverser le pouvoir à force de manigances, en orchestrant la démission de députés et en leur offrant la possibilité de se présenter sous les couleurs du BJP. Le parti de la dynastie Gandhi redoute que la situation se reproduise au Rajasthan.

« Ce qui se passe au Rajasthan, ce qui s’est passé avant au Karnataka et au Madhya Pradesh ne révèle pas une crise de leadership du Congrès, mais une véritable manipulation de la démocratie. C’est la première fois dans l’histoire de l’Inde qu’un parti, le BJP, met en place une pratique systémique d’achat des élus et de subversion des institutions constitutionnelles. Nous avons pu dans le passé assister à des changements de camp, mais nous n’avions jamais connu un tel système généralisé », accuse Sachin Rao, un des responsables du Congrès, en charge de la formation.

Cette pratique de braconnage des élus n’est en effet pas nouvelle. « La classe politique indienne n’est pas indéfectiblement liée à un seul parti. Une loi anti-défection a même été votée en 1985 pour limiter ce phénomène. Mais ce qui est inquiétant, c’est que le BJP, à l’affût de la moindre opportunité électorale, parvienne à changer le verdict des urnes par des moyens peu avouables », souligne Gilles Verniers, professeur de sciences politiques à l’université Ashoka, près de New Delhi, qui rappelle qu’Amit Shah a promis de débarrasser l’Inde du Congrès.

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