En Inde, l’interminable tragédie des travailleurs migrants, victimes du confinement

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Publié aujourd’hui à 13h02, mis à jour à 13h38

Sans argent, sans logement, sans vivres. Depuis le 25 mars, des millions de migrants indiens sont bloqués dans les grandes villes, comme New Delhi, la capitale, victimes du confinement général ordonné par le premier ministre, Narendra Modi. En quelques heures, ces journaliers, employés dans le secteur informel, ont tout perdu : leur travail, leurs moyens de subsistance et souvent leur logement. Les mégapoles sont devenues des prisons à ciel ouvert. Impossible pour eux de regagner leur village d’origine où leur famille les attend. Le gouvernement a cloué au sol les bus, les trains et les avions. Affamés, désespérés, des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, ont pris la route à pied, à vélo ou en rickshaw pour rejoindre leur village situé parfois à des centaines de kilomètres. Beaucoup ont péri, d’épuisement ou de déshydratation, fauchés par des voitures ou écrasés par des trains. Chaque jour, la presse se fait l’écho d’accidents mortels qui soulignent la tragédie des migrants en Inde.

Samedi 23 mai, le gouvernement, qui avait ignoré leur drame, a enfin promis la mise en service de 2 600 trains spéciaux pour ramener les migrants chez eux.

Rajender travaille dans la banlieue de New Delhi, il a pris la route avec sa famille pour Jhansi à 500 kilomètres plus au sud, le 14 mai : «  Nous ne pouvons plus rester, nous n’avons pas pu travailler depuis deux mois, nous n’avons pas d’autres choix que de marcher. »
Rajender travaille dans la banlieue de New Delhi, il a pris la route avec sa famille pour Jhansi à 500 kilomètres plus au sud, le 14 mai : «  Nous ne pouvons plus rester, nous n’avons pas pu travailler depuis deux mois, nous n’avons pas d’autres choix que de marcher. » ISHAN TANKHA
Au pied d’un pont de la rivière Yamuna, le 18 avril, à New Delhi, les travailleurs rassemblent leurs affaires personnelles à l’endroit où ils dorment.
Au pied d’un pont de la rivière Yamuna, le 18 avril, à New Delhi, les travailleurs rassemblent leurs affaires personnelles à l’endroit où ils dorment. ISHAN TANKHA
New Delhi, le 3 mai. Empéchés de rentrer chez eux, un couple dort sous une autoroute (à gauche). Un point de vente de cigarettes laissé à l’abandon par un vendeur, après l’annonce du confinement.
New Delhi, le 3 mai. Empéchés de rentrer chez eux, un couple dort sous une autoroute (à gauche). Un point de vente de cigarettes laissé à l’abandon par un vendeur, après l’annonce du confinement. ISHAN TANKHA
New Delhi, le 18 mai. Les travailleurs attendent, parfois sous 40 degrès, d’être enregistrés pour obtenir une place dans un bus ou un train afin de regagner leur domicile (à gauche). Un commerce de rue laissé à l’abandon après l’annonce du confinement (à droite).
New Delhi, le 18 mai. Les travailleurs attendent, parfois sous 40 degrès, d’être enregistrés pour obtenir une place dans un bus ou un train afin de regagner leur domicile (à gauche). Un commerce de rue laissé à l’abandon après l’annonce du confinement (à droite). ISHAN TANKHA

L’Uttar Pradesh et le Bihar sont les deux plus importantes terres de migrations intérieures de l’Inde. Chaque année, des millions de pauvres, en quête d’un travail, quittent les campagnes durant plusieurs mois, pour rejoindre les grandes villes, avant de retourner chez eux pour les récoltes ou les semis. Dans les grandes villes surpeuplées, ils occupent des labeurs (construction, rickshaws, travaux domestiques, etc.) peu qualifiés et sous-payés.

A la gare routière de Ghaziabad (Uttar Pradesh) dans la grande banlieue de New Delhi, le 18 mai, des millers de travailleurs attendent l’annonce du départ vers leur destination.
A la gare routière de Ghaziabad (Uttar Pradesh) dans la grande banlieue de New Delhi, le 18 mai, des millers de travailleurs attendent l’annonce du départ vers leur destination. ISHAN TANKHA
Ghaziabad (Uttar Pradesh), le 18 mai. Un travailleur s’est installé sur le trottoir d’une rue d’un quartier résidentiel.
Ghaziabad (Uttar Pradesh), le 18 mai. Un travailleur s’est installé sur le trottoir d’une rue d’un quartier résidentiel. ISHAN TANKHA
Un travailleur épuisé par la marche et la chaleur, se repose près de la gare routière de Ghaziabad (Uttar Pradesh), le 8 mai.
Un travailleur épuisé par la marche et la chaleur, se repose près de la gare routière de Ghaziabad (Uttar Pradesh), le 8 mai. ISHAN TANKHA
A la frontière entre les Etats de Delhi et de l’Uttar Pradesh, le 27 mars. L’annonce du confinement, deux jours auparavant, a provoqué l’arrêt des transports publics.
A la frontière entre les Etats de Delhi et de l’Uttar Pradesh, le 27 mars. L’annonce du confinement, deux jours auparavant, a provoqué l’arrêt des transports publics. ISHAN TANKHA

Les migrants bloqués dans les grandes villes, sans restaurant de rue, sans gîte, ne survivent que grâce à l’aide des citoyens et des associations caritatives qui distribuent, depuis le début de la crise sanitaire, des repas cuisinés ou des kits de rations sèches (riz, lentilles, farine, etc.). La très grande majorité de ces travailleurs, faute de domiciliation et de carte de rationnement, ne sont pas éligibles aux aides promises par l’Etat aux plus pauvres.

New Delhi, le 14 mai. Ces travailleurs, employés comme poseurs de briques, ont décidé de prendre la route pour rejoindre Patna, dans l’Etat du Bihar, à 1000 kilomètres au sud-est de la capitale indienne.
New Delhi, le 14 mai. Ces travailleurs, employés comme poseurs de briques, ont décidé de prendre la route pour rejoindre Patna, dans l’Etat du Bihar, à 1000 kilomètres au sud-est de la capitale indienne. ISHAN TANKHA
A Gurgaon (État de l’Haryana), dans la grande banlieue de New Delhi, le 3 avril. Les travailleurs ne reçoivent aucune aide et subsistent grâce à des distributions de nourriture organisées par les citoyens.
A Gurgaon (État de l’Haryana), dans la grande banlieue de New Delhi, le 3 avril. Les travailleurs ne reçoivent aucune aide et subsistent grâce à des distributions de nourriture organisées par les citoyens. ISHAN TANKHA
A Gurgaon (État de l’Haryana), dans la grande banlieue de New Delhi, le 3 avril. Délaissés par l’Etat, les travailleurs et leur familles n’ont souvent plus de recours pour se nourrir et se loger.
A Gurgaon (État de l’Haryana), dans la grande banlieue de New Delhi, le 3 avril. Délaissés par l’Etat, les travailleurs et leur familles n’ont souvent plus de recours pour se nourrir et se loger. ISHAN TANKHA

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