En Inde, le leader de la livraison de repas instaure dix jours de « congés règles »

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Les salariées du groupe Zomato en Inde pourront désormais bénéficier de dix jours de congés payés par an si elles souffrent de règles douloureuses. L’annonce de cette décision exceptionnelle a été faite par le fondateur et PDG de cette entreprise créée en 2008, qui emploie près de 5 000 personnes et est leader de la commande et livraison de repas. Deepinder Goyal a expliqué vouloir encourager une « culture de confiance, de vérité et d’acceptation ». « Il ne devrait pas y avoir de honte ou de stigmatisation liée à la demande d’un congé périodique », écrit-il dans un blog publié sur le site de l’entreprise. Ce droit nouveau est ouvert aux femmes, mais également aux transsexuels.

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L’initiative de Zomato a été plutôt bien accueillie dans les milieux féministes, même si elle fait débat sur les réseaux sociaux, jugée tantôt comme un progrès tantôt comme un traitement spécial risquant de créer des discriminations sur le lieu de travail. Certaines critiques portent sur le nombre de jours accordés, dix jours, qui ne couvrent pas la totalité des cycles mensuels. Le patron de Zomato s’en est expliqué, considérant qu’il y a de fortes probabilités que les cycles tombent également sur des week-ends. Quant au risque de discrimination, il a exhorté toute employée qui subirait un « harcèlement » ou des « commentaires désagréables » à le signaler à l’entreprise.

Le sujet des règles reste en Inde un véritable tabou et s’accompagne de privations et d’humiliations. Très souvent, les femmes, durant leur menstruation, sont considérées comme sales et impures. Elles n’ont pas droit de cuisiner, de toucher la nourriture, de parler aux autres. Dans certaines zones rurales, elles sont obligées de quitter le domicile et de dormir à l’écart, dans des cahutes sans confort. Les temples leur sont interdits. Outre la honte sociale, une majorité de femmes n’a pas accès à des protections hygiéniques, beaucoup trop chères, ce qui génère absentéisme à l’école et problèmes d’infection avec l’usage de protections inadaptées.

Bataille religieuse et politique

Depuis une vingtaine d’années, des collectifs féministes tentent de faire évoluer les préjugés. Des mouvements parfois sporadiques éclatent ici et là, comme en 2017 à l’université de Delhi, où des étudiantes s’étaient mobilisées pour exiger l’installation de distributeurs automatiques de protections féminines.

En 2018, la Cour suprême indienne a rendu un jugement historique en annulant l’interdiction faite durant des décennies aux femmes en âge de menstruation (entre 10 et 50 ans) d’entrer dans le temple de Sabarimala, dans l’État du Kerala, au sud du pays. La décision des juges, tant attendue par les militants des droits civiques, a donné lieu à une intense bataille religieuse et politique, les nationalistes s’estimant victimes d’une conspiration anti hindoue. L’arrivée des premières femmes au temple, la nuit du 2 janvier 2019, sous escorte policière, avait été considérée comme un sacrilège. Des manifestations avaient suivi dans tout le Kerala.

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