En Inde, la fraude aux assurances-vie, un secteur en pleine forme

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Des escrocs faisaient souscrire des assurances-vie à des malades en phase terminale. La fraude a coûté 13 millions d’euros aux compagnies piégées.

Par Publié aujourd’hui à 02h24

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Dans un hôpital de New Delhi, en Inde, en janvier 2015.
Dans un hôpital de New Delhi, en Inde, en janvier 2015. ADNAN ABIDI / REUTERS

LETTRE DE NEW DELHI

S’il y a un secteur d’activité en pleine expansion en Inde, trop souvent négligé par les spécialistes de l’innovation, c’est celui de la fraude aux assurances. Celle qui a eu lieu dans l’Etat de l’Haryana, à quelques kilomètres de New Delhi, fait froid dans le dos. L’escroquerie qui a atteint plusieurs millions d’euros implique des patients atteints d’un cancer de la gorge en phase terminale, des médecins, des inspecteurs de police et enfin, à la tête du réseau, un agent d’assurances spécialisé dans les accidents de la route.

Ce dernier, Pavan Bhoria, faisait souscrire des assurances-vie à des patients proches de la mort, avant de maquiller quelques mois plus tard leur décès en accident de la route pour que la prime soit versée. Contre une commission de 30 % à 40 %, le gang se chargeait de toutes les falsifications des documents. Ce qui n’est pas une mince affaire dans un pays comme l’Inde où la bureaucratie exige tampons, vérifications, contre-vérifications et avec, comme souvent à la fin, de confortables pots-de-vin.

Rouler sur le cadavre

Pavan Bhoria achetait d’abord à un secrétaire médical de l’hôpital de Sonepat, le plus important de la région, la liste des patients atteints de cancer de la gorge en phase terminale. Entre 150 et 200 euros par nom fourni. A ce prix-là, le fraudeur les choisissait avec soin, selon des critères précis : des patients pauvres, pas trop âgés, peu éduqués et habitant dans des villages. Avec son équipe, il se rendait ensuite à leur domicile.

« Bhoria et ses complices rappelaient à la famille tout ce qu’ils pouvaient perdre à la mort du seul gagne-pain de la famille, et tout ce qu’il pouvait gagner avec leur offre », raconte le quotidien indien Hindustan Times qui a mené l’enquête. Environ une famille sur cinq acceptait l’offre. Mais la plupart d’entre elles, illettrées, ont expliqué plus tard à la police qu’elles ignoraient que c’était illégal. L’assurance-vie est un produit financier encore réservé à ceux qui savent lire et habitent dans les grandes villes.

La famille du patient s’était engagée à appeler les complices de Pavan Bhoria au moment du décès, puis à les laisser « prendre possession du corps pour le “tuer” dans un accident », comme l’explique le quotidien. En réalité, les complices du gang roulaient en voiture sur le cadavre pour lui donner quelques hématomes et blessures, et lui donner l’apparence d’un blessé. L’accidenté de la route était ensuite acheminé à l’hôpital où un complice rédigeait un rapport d’autopsie dans lequel il ignorait les éventuels symptômes de la maladie, contre un pot-de-vin. Puis des agents de police, eux aussi grassement rémunérés, confirmaient l’hypothèse de l’accident dans leur rapport. Après tout, rien de plus normal qu’un accident de la route dans un pays où 150 000 personnes en sont victimes chaque année.

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