En Inde, Facebook accusé d’avoir soutenu le parti au pouvoir

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La responsable des politiques publiques de Facebook en Inde est accusée d’avoir utilisé son poste pour favoriser le Bharatiya Janata Party (BJP, nationalistes hindous), le parti au pouvoir, dans plusieurs dossiers sensibles de modération de « messages haineux », révèlent plusieurs articles publiés par le Wall Street Journal. Ankhi Das, qui avait rejoint Facebook en 2011, est accusée par plusieurs témoignages anonymes d’employés d’être personnellement intervenue pour limiter les suppressions de messages de hauts cadres du BJP, signalés aux modérateurs pour incitation à la haine.

Selon les témoignages recueillis par le quotidien américain, Mme Das serait intervenue pour éviter la suppression de ces messages accusant les musulmans indiens de répandre intentionnellement le Covid-19, ou encore assimilant les musulmans à des terroristes. Certains de ces messages ont finalement été supprimés par le réseau social après un appel du Wall Street Journal.

Messages islamophobes

Mme Das elle-même avait partagé, sur sa page Facebook personnelle, un message publié par un ancien policier qui qualifiait les musulmans indiens de « communauté dégénérée » pour qui « seules comptent la pureté religieuse et la mise en place de la charia ». Elle avait fini par supprimer le post et s’était excusée quelques jours plus tard, dans un message envoyé aux employés de Facebook. Elle y assurait qu’elle n’avait pas voulu « dénigrer l’islam », mais « refléter ses convictions en matière de célébration du féminisme et de participation civique ».

En avril 2019, lorsque Facebook avait annoncé la suppression de plusieurs pages diffusant de fausses informations, contrôlées, selon le réseau social, par les services de renseignement militaires pakistanais et le Parti du Congrès (opposition), elle serait également intervenue pour que des pages de désinformation liées au BJP, supprimées au même moment, ne soient pas mentionnées dans les communiqués du réseau social. La campagne pour les législatives de 2019 en Inde avait été marquée par de multiples fausses informations, sur fond de très fortes tensions entre les communautés hindoue et musulmane – le BJP, déjà au pouvoir, avait notamment fait adopter une loi permettant de refuser la citoyenneté indienne aux musulmans.

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Soutien à Modi

Le quotidien américain a également retrouvé plusieurs messages postés par Ankhi Das entre 2012 et 2014 sur un groupe consacré aux employés de Facebook en Inde, qui a compté plusieurs centaines de personnes au fil des années. Elle y avait notamment écrit peu avant la victoire de Narendra Modi en 2014 : « Nous avons allumé la flamme de sa campagne sur les réseaux sociaux et on connaît la suite. » Mais aussi : « Ça nous a pris trente ans de travail pour enfin débarrasser l’Inde du socialisme d’Etat », après la victoire de Modi, qu’elle qualifiait d’« homme fort ». En tant que responsable des politiques publiques, Mme Das est notamment responsable des relations entre Facebook et les partis politiques indiens.

En réponse, Facebook assure que les messages de son employée ne montrent pas de « biais inapproprié ». Selon un porte-parole, ces messages sont sortis de leur contexte et « ne représentent pas la totalité des efforts réalisés par Facebook pour soutenir l’usage de [sa] plate-forme par tout le spectre des partis politiques indiens ».

A la mi-août, Mme Das avait également porté plainte contre une journaliste qui avait relayé, sur les réseaux sociaux, le premier article publié par le Wall Street Journal sur le sujet. Elle accuse la journaliste de « harcèlement » ; les organisations de défense de la liberté d’expression y voient surtout une tentative d’intimidation.

L’opposition s’est saisie de ces révélations pour demander une enquête approfondie sur la modération de Facebook dans le pays. Une commission parlementaire doit auditionner, ce 2 septembre, les dirigeants du réseau social en Inde.

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Le Monde

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