En Hongrie, Orban veut des bébés à tout prix

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En janvier 2019, dans une maternité de Budapest.
En janvier 2019, dans une maternité de Budapest. Akos Stiller/The New York Times/REDUX-REA

A 75 ans et 9 000 bébés éprouvettes au compteur, le professeur Janos Konc s’apprête à vivre une consécration professionnelle. D’ici mars, ce ponte hongrois de la procréation médicalement assistée (PMA) va inaugurer les locaux du nouvel Institut national de la reproduction humaine dans un des principaux hôpitaux de Budapest, le Szent Janos. « Nous allons avoir 2 400 m² de locaux. Quand j’ai commencé en 1991, on n’en avait que 90 », se réjouit le médecin, qui a revêtu sa blouse blanche pour montrer le chantier en cours dans un des pavillons de cet hôpital délabré. Le gouvernement hongrois a investi 1,2 milliard de forints (3,5 millions d’euros) pour doubler l’activité des équipes du professeur Konc. Et favoriser ce qui est devenu une priorité nationale : les bébés.

« Si nous voulons des enfants hongrois plutôt que des immigrés, la seule solution est de dépenser autant que possible pour soutenir les familles. » Viktor Orban, premier ministre

En déclin démographique ininterrompu depuis 1981, la Hongrie multiplie depuis des années les mesures natalistes, dans le but d’essayer d’inverser la tendance. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le premier ministre nationaliste Viktor Orban a encore renforcé cette tendance en annonçant l’instauration d’une exonération totale d’impôts pour les mères de famille de plus de quatre enfants ou de prêts hyperavantageux pour les parents… En décembre dernier, cette politique a franchi un palier supplémentaire avec l’annonce d’une mesure spectaculaire : la nationalisation de presque toutes les cliniques de fertilité du pays. A la surprise générale, un décret adopté le 19 décembre 2019 précisait ainsi que six cliniques privées du pays étaient ­nationalisées sur-le-champ en raison de « l’exercice d’activités d’importance stratégique nationale ». Dans la foulée, le gouvernement annonçait que les traitements, déjà quasiment gratuits jusqu’à cinq tentatives, seraient désormais totalement couverts par la Sécurité sociale à partir du 1er février. En plaçant cette décision dans la lignée de sa politique visant à refuser tout recours à l’immigration, Viktor Orban a expliqué lors de sa conférence de presse annuelle, le 9 janvier, que « si nous voulons des enfants hongrois plutôt que des immigrés, la seule solution est de dépenser autant que possible pour soutenir les familles ».

Objectif : doubler le nombre d’enfants nés avec assistance

Si le coût précis de ces nationalisations est resté secret, le gouvernement a prévu d’investir en tout 31 millions d’euros pour financer ses mesures en faveur de la procréation médicalement assistée. « Cette affaire a une importance stratégique, parce qu’il faut plus de naissances ! », résume Janos Konc. Depuis 2010, le taux de fertilité est passé de 1,25 à 1,55 enfant par femme dans le pays, mais le nombre de naissances est encore loin de compenser celui des décès, sans parler des Hongrois partis chercher du travail en Europe de l’Ouest. « Or, les Hongroises font des enfants de plus en plus tard, et ont donc moins de chances d’y arriver de façon naturelle », renchérit à ses côtés Péter Takacs, directeur de l’hôpital Szent Janos. Les deux hommes pensent qu’il est possible de faire au moins doubler le nombre d’enfants nés avec assistance, estimé actuellement à environ 4 000 par an. « Il y a un déficit démographique annuel de 40 000 personnes. Nous ne pouvons pas le compenser entièrement, mais en rattraper une partie », rêve le professeur Konc.

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