En Guinée-Bissau, le chef du gouvernement et trois ministres contaminés par le coronavirus

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Nuno Gomes Nabiam, le premier ministre de Guinée-Bissau, à Bissau, en avril 2014.
Nuno Gomes Nabiam, le premier ministre de Guinée-Bissau, à Bissau, en avril 2014. JOE PENNEY / REUTERS

Le premier ministre de Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam, a annoncé mercredi 29 avril avoir été contaminé par le nouveau coronavirus et, selon le ministre de la santé, trois autres membres du gouvernement le sont également. « J’ai été testé positif au nouveau coronavirus, je suis à la maison et je me sens bien », a déclaré sur sa page Facebook M. Nabiam. Le virus « existe et se propage facilement. Restez à la maison et prenez toutes les mesures pour sauver votre vie et celle de votre famille », a-t-il imploré.

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Une « bonne partie » des membres de la commission interministérielle de lutte contre le Covid-19 « ont été contaminés », a poursuivi M. Nabiam, en soulignant que cela faisait partie des risques encourus pour avoir été « à l’avant-garde » de la lutte contre la pandémie.

Le ministre de la santé, Antonio Deuna, a précisé à l’Agence Frace-Presse (AFP) que les autres membres du gouvernement également déclarés positifs sont le ministre de l’intérieur, Botché Candé, le secrétaire d’Etat à l’ordre public, Mario Fambé, et la secrétaire d’Etat à l’intégration régionale, Monica Buaro da Costa.

Etat d’urgence depuis le 28 mars

Après le décès, annoncé dimanche, du commissaire principal de la police Biom Nantchongo, le seul officiellement lié au nouveau coronavirus dans le pays, « certains agents du ministère de l’intérieur et d’autres membres du gouvernement qui avaient eu des contacts avec lui ont été soumis à des tests », a expliqué M. Deuna.

« Nous avons tous peur, car, si dans notre ministère, malgré les mesures barrières, nous nous côtoyons très fréquemment, nous nous parlons parfois sans porter les masques », a déclaré à l’AFP un policier affecté au ministère de l’intérieur ayant requis l’anonymat.

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Des tests sont également en cours dans une unité de la marine nationale où le chef de la police avait effectué une visite peu avant son décès, selon une source proche de la commission interministérielle.

La Guinée-Bissau, petit pays pauvre et chroniquement instable d’Afrique de l’Ouest de 1,8 million d’habitants, a enregistré officiellement 73 cas de Covid-19. L’état d’urgence y a été décrété le 28 mars.

Les autorités craignent une progression des cas dits « communautaires », c’est-à-dire sans lien établi avec des cas déjà enregistrés, dans un pays dépourvu d’infrastructures de santé adéquates. « Il y a encore des têtus qui refusent de respecter les gestes barrières, défient les forces de l’ordre dans les quartiers ou voyagent vers l’intérieur du pays », a déploré Manuel Fereira, un infirmier de la région de Tombali (Sud) interrogé par l’AFP.

Le Monde avec AFP

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