En Grèce, un feu meurtrier dans le camp de réfugiés de Moria fait au moins deux morts

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Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il n’a été conçu pour n’en accueillir que 3 000.

Par Publié aujourd’hui à 22h16

Temps de Lecture 3 min.

Des tentes dans le camp de Moria, sur l’île de Lesbos, en Grèce.
Des tentes dans le camp de Moria, sur l’île de Lesbos, en Grèce. Michael Varaklas / AP

Dimanche en fin d’après-midi, un nuage noir s’est rapidement formé au-dessus du camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. A la télévision grecque et sur les réseaux sociaux, les images laissaient entrevoir une foule paniquée tentant de sortir précipitamment du camp. « C’était la panique ! Quand nous nous sommes aperçus de l’importance du feu, nous nous sommes mis à crier et à avertir tout le monde qu’il fallait s’éloigner des lieux », raconte Farid Ahmad, un réfugié afghan contacté par téléphone.

Vers 16 h 45, heure locale, un premier feu s’est déclenché à l’extérieur du camp, là où les tentes des nouveaux arrivants s’entassent. Vingt minutes plus tard est apparu un second foyer à l’intérieur d’un conteneur dans l’enceinte du centre d’enregistrement et d’identification des migrants, rapporte la police grecque.

En début de soirée, la mort d’une réfugiée asphyxiée a été confirmée par les autorités locales et les ONG. Quelques minutes plus tard, Efstratios Kitelis, le maire de Mytilène (capitale de l’île de Lesbos), affirmait à la télévision Alpha que « des informations font état de deux morts, une mère et son enfant dans un conteneur ». L’information a été confirmée dans la soirée confirmée par le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) sur Twitter : « Nous sommes prêts à aider ceux qui ont été touchés et les autorités par tous les moyens possibles ».

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Affrontements avec la police

Farid Ahmad, qui connaissait la famille qui habitait dans le conteneur enflammé, affirme que « cinq personnes se trouvaient dans la caravane ». Selon Nikos Papaefstathiou directeur du SAMU de l’île, cinq personnes blessées ont été transférées à l’hôpital de Mytilène, où des soins leur sont actuellement prodigués. La réfugiée qui a péri dans les flammes a été amenée par un automobiliste, l’ambulance ayant mis du temps à arriver jusqu’à Moria.

Selon les médias grecs, les pompiers ont eu du mal à se rendre sur place et à éteindre les braises. Des affrontements entre les CRS et des réfugiés ont en effet éclaté peu après le déclenchement de l’incendie. « La police a commencé à utiliser des gaz lacrymogènes alors qu’il y avait des enfants. Au lieu de ramener le calme, tout le monde avait peur et courrait dans tous les sens », explique Farid qui s’inquiète de rester dans ce camp. « Les conditions de vie sont très dures et le camp n’est pas adapté pour autant de personnes, un accident est vite arrivé malheureusement », soutient l’ex-journaliste qui a fui Kaboul il y a plusieurs mois.

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Surpopulation

Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il n’a été conçu pour n’en accueillir que 3 000. Depuis cet été, les arrivées de réfugiés sur l’île de la mer Egée faisant face à la Turquie sont en forte augmentation. Du 1er au 22 septembre, 3 472 réfugiés ont débarqué sur l’île, selon l’ONG Aegean Boat Report. Chaque jour, des centaines de personnes sont amenées au camp de Moria qui déborde déjà. La zone à l’extérieur de l’enceinte, appelée « Olive grove » ou « The Jungle » par certains réfugiés, est déjà remplie de tentes ou de couvertures à même le sol.

Dans ces conditions insalubres et d’exaspération générale des réfugiés, les incidents se multiplient ces dernières semaines : fin août, un mineur non accompagné de 15 ans, originaire d’Afghanistan, a été poignardé à mort lors d’39 ; une rixe dans ce camp. Mardi, un enfant a été renversé par un camion à l’extérieur du camp. « Personne ne peut dire que le feu d’aujourd’hui et les morts sont un accident ! Cette tragédie terrible est le résultat direct d’une politique qui a enfermé 13 000 personnes dans un camp conçu pour 3 000 (…) Il est vraiment temps de mettre fin à l’accord UE-Turquie et à sa politique inhumaine de rétention et d’évacuer Moria qui est devenu un enfer », a réagi Médecins Sans Frontières dans un communiqué dimanche soir.

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