En France comme à l’étranger, les hommages à Jacques Chirac se multiplient

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Jacques Chirac s’est éteint, et une pluie d’hommages dépassant les clivages partisans s’est abattue sur la France, jeudi 26 septembre. D’abord dans sa famille politique, orpheline. Alain Juppé, son lieutenant préféré, fait part de « l’immense tristesse qui [l]étreint ». « Pendant plus de quarante ans, j’ai vécu avec Jacques Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d’amitié réciproques, qui n’était pas seulement politique mais d’abord personnelle. »

Après avoir eu une relation plus conflictuelle, son successeur à l’Elysée, Nicolas Sarkozy, déplore : « C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui ». L’ancien président de 2007 à 2012 salue également « la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac » qui « ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle ».

Pour le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob, l’un des grognards de la campagne présidentielle de 1995, resté fidèle au Corrézien, « la famille gaulliste perd un de ses plus grands inspirateurs ». « Ma peine immense est à la hauteur du respect, de l’admiration et de l’affection que je lui portais », ajoute-t-il.

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François Baroin, autre « bébé Chirac », dit le pleurer « comme un fils ». François Fillon, deux fois ministre sous sa présidence, estime que « c’est un lion de la politique française qui disparaît ». Le président du Sénat, Gérard Larcher, souligne le « contact charnel qu’il entretenait avec les Français » et résume ainsi sa vie : « Jacques Chirac aura incarné l’âme de la France pendant plus d’un demi-siècle. »

Le Corrézien part avant certains de ses anciens adversaires politiques. L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, dont il a été premier ministre, a dit son « émotion ». Tout comme Edouard Balladur, ancien premier ministre et « ami de trente ans » au sein du RPR, qui avait finalement perdu face à lui à l’élection présidentielle de 1995.

« L’histoire de France tourne une page »

Au sein de l’opposition aussi, l’hommage est unanime. « J’ai eu le privilège de gouverner la France sous sa présidence », écrit Lionel Jospin, son premier ministre de cohabitation pendant quatre ans. Tout en reconnaissant des divergences au plan intérieur, il souligne qu’« en politique étrangère, nous avons veillé tous deux à ce que notre pays parle d’une seule voix et soit respecté sur la scène internationale ».

La maire de Lille et ancienne numéro deux de ce gouvernement de cohabitation Martine Aubry évoque « la mémoire de celui qui, à des moments cruciaux, a su se mettre à la hauteur de l’histoire et a grandi la France ». Pour le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, « l’histoire de France tourne une page. Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d’autres depuis ».

Parmi ses amis comme ses adversaires, on salue l’homme du non français à la guerre en Irak porté par le discours de Dominique de Villepin à l’ONU. « Bien qu’ayant été un adversaire politique du Front national pendant des décennies, nous nous souviendrons de son refus de participer à la seconde guerre d’Irak en 2003, qui fut l’un des derniers actes de souveraineté d’un chef d’Etat français », écrit la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, comme pour marquer sa distance avec la haine tenace liant son père à l’ancien président. Son adversaire du coup de tonnerre politique le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen, est lapidaire : « Mort, même l’ennemi a droit au respect. »

Registres de condoléances

Bruno Le Maire, qui l’a servi à l’Elysée, rappelle son rôle de rempart : « J’ai aimé Jacques Chirac pour sa constance à dire non aux extrêmes, à toutes les forces de haine et de mépris qui, elles, hélas, ne meurent jamais. » A Paris, les hommages sont appuyés envers l’ancien maire (de 1977 à 1995), qui avait fait de l’Hôtel de Ville son tremplin vers l’Elysée. « Pour nous les Parisiennes et les Parisiens, il sera à jamais notre maire, aimant passionnément sa ville et ses habitants », écrit Anne Hidalgo, annonçant l’ouverture de registres de condoléances.

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Son successeur Jean Tiberi se souvient d’« un grand président, surtout un grand maire de Paris. Les choses n’étaient pas simples au départ et il l’a fait avec passion ». Candidat pour l’élection municipale dans la capitale, le député LRM Cédric Villani salue sa mémoire : « Il a porté la voix de l’universalisme français dans le monde et alerté l’humanité face au dérèglement climatique. » De même que son rival LRM Benjamin Griveaux, qui dit sa « grande tristesse ».

« Un formidable partenaire et ami »

Sur la scène internationale, la chancelière allemande, Angela Merkel, honore « un formidable partenaire et ami », le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, regrette que « l’Europe perd(e) une de ses figures de proue, la France un grand homme d’Etat, et moi un ami fidèle ». Le premier ministre libanais, Saad Hariri, salue l’un des « plus grands hommes » de la France.

A Moscou, le président Vladimir Poutine, qui l’a côtoyé en tant que chef d’Etat entre 2000 et 2007 et avait déjà professé son admiration à son égard, regrette un « dirigeant sage et visionnaire ayant toujours défendu les intérêts de son pays ». Le premier ministre britannique, Boris Johnson, salue en anglais « un leader politique formidable qui a façonné le destin de son pays », avant d’adresser en français ses condoléances « à sa famille, à ses proches et au peuple français ».

On pleure aussi le Parisien de naissance, député de Corrèze qui avait su incarner les campagnes. « L’amour de Jacques Chirac pour la Corrèze, pour Paris et pour la France lui était rendu par les Français qui perdent aujourd’hui un père de la République », souligne Dominique Bussereau, son ancien ministre et président de l’Assemblée des départements de France.

François Hollande, qui partageait son ancrage corrézien et avait bénéficié de son soutien surprise en 2011 face à Nicolas Sarkozy, abonde : « Il aimait les gens, qui lui rendaient en affection ce qu’il leur avait offert en sympathie. »

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Jacques Chirac en quelques dates

29 novembre 1932 Jacques René Chirac naît à Paris (5e), de Marie-Louise Valette et d’Abel François Chirac.

Mars 1956-juin 1957 Le sous-lieutenant Chirac se porte volontaire pour la guerre

d’Algérie, où il dirige un peloton du 3e escadron du 6e régiment de chasseurs d’Afrique.

12 mars 1967 Elu député dans la circonscription d’Ussel (Corrèze).

8 avril 1967 Secrétaire d’Etat à l’emploi dans le gouvernement de Georges Pompidou.

12 juillet 1968 Secrétaire d’Etat à l’économie dans le gouvernement de Maurice Couve de Murville, puis de Jacques Chaban-Delmas.

18 mars 1970 Président du conseil général de Corrèze.

6 juillet 1972 Ministre de l’agriculture et du développement rural dans le gouvernement Messmer.

27 mai 1974 Premier ministre du président Valéry Giscard d’Estaing.

25 août 1976 Il claque la porte de Matignon, considérant ne pas disposer des moyens nécessaires pour gouverner.

5 décembre Fondation, à Paris, à la Porte de Versailles, du Rassemblement pour la République (RPR), dont il prend la présidence.

25 mars 1977 Premier maire de Paris depuis Jules Ferry, il conservera les clés de l’Hôtel de Ville pendant dix-huit ans.

6 décembre 1978 Victime d’un accident de la route, c’est depuis son lit d’hôpital qu’il lance l’« Appel de Cochin » dénonçant le « parti de l’étranger » pour critiquer la politique européenne de Valéry Giscard d’Estaing.

26 avril 1981 Eliminé au premier tour de l’élection présidentielle.

20 mars 1986 Vainqueur des législatives, il inaugure la première cohabitation en devenant le premier ministre du président socialiste François Mitterrand.

8 mai 1988 Lourde défaite au second tour de l’élection présidentielle (45,98 %) face à François Mitterrand.

7 mai 1995 Avec 52,6 % des suffrages, il devient, à 62 ans, le 22e président de la République.

13 juin Il décide la reprise des essais nucléaires à Mururoa, en Polynésie française, qui se soldera par six tirs jusqu’en janvier 1996.

16 juillet Commémorant la rafle du Vélodrome d’Hiver, il est le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs sous le régime de Vichy.

26 octobre Elu pour réduire la « fracture sociale », il prend le tournant de la rigueur pour entrer dans l’euro.

22 février 1996 Création d’une armée de métier.

21 avril 1997 Sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale conduit à la défaite de son camp et ouvre une période de cinq ans de cohabitation avec Lionel Jospin.

5 mai 2002 Opposé à Jean-Marie Le Pen, il est réélu avec 82,21 % des voix.

10 mars 2003 Brandissant la menace d’un veto au Conseil de sécurité de l’ONU, il s’oppose à l’intervention militaire en Irak voulue par les Etats-Unis.

15 mars 2004 Pour défendre la laïcité, il fait voter une loi interdisant le port de signes

religieux ostensibles à l’école.

29 mai 2005 Il soumet au référendum le Traité constitutionnel européen, qui est repoussé par 54,67 % des Français.

2 septembre 2005 Victime d’un accident vasculaire cérébral, il est hospitalisé au Val-de-Grâce.

8 novembre Pour contrer les émeutes en banlieue, l’état d’urgence est décrété.

20 juin 2006 Il inaugure le Musée des arts premiers, quai Branly, à Paris.

16 mai 2007 Après douze ans, il quitte l’Elysée, cédant ses pouvoirs à Nicolas Sarkozy.

15 décembre 2011 Au terme d’un procès tenu en son absence pour raisons de santé, il est condamné à deux ans de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris.

14 avril 2016 Mort de sa fille Laurence, à l’âge de 58 ans

26 septembre 2019 Mort à l’âge de 86 ans.

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