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La région de Lappeenranta cherche à séduire la clientèle de Russie, une façon de compenser l’impact des sanctions.
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Au bord de l’autoroute, à 16 kilomètres à peine du poste-frontière de Nuijamaa entre la Finlande et la Russie, à 200 kilomètres d’Helsinki et autant de Saint-Pétersbourg, le magasin Disas vient d’ouvrir ses portes. Et déjà, les clients arrivent. Sur le parking, les « longues plaques d’immatriculation », comme les appellent les locaux, ne laissent aucun doute sur leur nationalité : tous sont russes et viennent acheter du poisson, la spécialité du supermarché, qui vend surtout du saumon sous toutes ses formes.
A l’intérieur, les clients regardent les étiquettes, font des calculs. Ils ne sont pas seulement attentifs au prix. Ils font aussi attention au poids. Depuis le 1er janvier, la réglementation a changé. Avant, ils avaient le droit de rentrer chez eux avec 50 kilos par personne pour une valeur maximale de 1 500 euros. Désormais, ils ne peuvent repartir qu’avec 25 kilos pour un montant total de 500 euros. Alors, ils s’adaptent, et viennent avec les grands-mères.
« On les appelle les “kilos-mamies” », explique Mika Peltonen, le président de la chambre de commerce de Lappeenranta, une municipalité de 73 000 habitants à une trentaine de kilomètres de la frontière. La nouvelle réglementation, reconnaît le Finlandais, a été un coup dur pour les commerçants locaux, mais ils connaissent les risques : « Quand on vit ici, sur la frontière, on apprend à vivre avec l’incertitude. On sait qu’il peut y avoir des bas, mais qu’ils seront suivis de hauts. C’est ce que l’histoire nous a enseigné. »
Ce pragmatisme est la définition même de l’attitude finlandaise à l’égard de l’imposant et imprévisible voisin russe, à l’heure où Helsinki a pris, le 1er juillet, la présidence tournante de l’Union européenne pour six mois. Le pays nordique de 5,5 millions d’habitants partage 1 340 kilomètres de frontières avec la Russie, un chiffre qu’on ne cesse de répéter côté finlandais comme pour bien souligner la réalité géographique, qui laisse peu de choix au quotidien. Peu importe l’état des relations internationales, il faut bien gérer la surveillance des frontières ou les déplacements des résidents d’un pays à l’autre.
Dans la région de Lappeenranta, l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, puis les sanctions adoptées par l’Union européenne et les mesures de rétorsion prises par Moscou, n’ont finalement guère eu de répercussions, si ce n’est sur le prix des fromages que la Finlande ne pouvait plus exporter vers la Russie, et qui ont été rebaptisés « fromages Poutine ».
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