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Un an après son arrivée au pouvoir, le premier ministre peine à endiguer la montée des affrontements intercommunautaires.
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Adina Melkamu n’a plus de maison. Comme des centaines d’autres dans son village du nord-ouest de l’Ethiopie, elle a été brûlée. Paniquée, cette mère de trois enfants a fui sans rien emporter et trouvé refuge dans le camp d’Ayemba, à des dizaines de kilomètres, au milieu d’une dizaine de milliers de déplacés. Là, les plus pauvres se serrent dans des maisons faites de branches. D’autres vendent les kilos de blé qui leur ont été distribués pour pouvoir dormir chez l’habitant.
Ces gens sont partis en raison d’affrontements intercommunautaires comme il en existe un peu partout dans ce pays de 107,5 millions d’habitants. Ici, c’est entre les Amhara et les Kimant. Ailleurs, les noms d’ethnies changent mais les histoires se ressemblent. Propriétés brûlées, violences, meurtres… Depuis un an, pas un mois ne passe sans que des milliers d’Ethiopiens viennent remplir des camps de fortune ou s’invitent chez de modestes communautés hôtes.
Les vivres, les matelas et les draps manquent pour assister ces populations vulnérables dont personne ne sait quand elles pourront rentrer chez elles. Si l’insécurité persiste, leur nombre « risque d’augmenter », déplore un travailleur humanitaire éthiopien. Ils sont déjà près de 3 millions de déplacés, soit 1 million de plus qu’il y a un an. Ce désastre humanitaire passe pourtant sous les radars puisqu’à l’étranger, ce sont plutôt les réformes du premier ministre qui font la une.
Visionnaire et réformateur
Il y a un an, la communauté internationale découvrait Abiy Ahmed, alors âgé de 41 ans, investi premier ministre le 2 avril 2018 après avoir été désigné à la tête de la coalition au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle. Après des années d’autoritarisme et de répression de manifestations, ce dirigeant le plus jeune d’Afrique s’est imposé comme un joker convaincant, permettant à l’Ethiopie de s’extirper du gouffre dans lequel elle avait sombré.
Avec son discours visionnaire et réformateur, ce pur produit du système a rallié à sa cause les pires détracteurs du régime, s’excusant et dénonçant les abus de ses prédécesseurs, dont certains, accusés de corruption et de violations des droits humains, ont été jetés en prison. Grâce à des réformes spectaculaires, notamment la libération de prisonniers politiques et la paix inattendue signée avec l’Erythrée en juillet 2018, il a séduit les plus sceptiques. La plupart des Ethiopiens exprimaient publiquement leur admiration à l’égard du « messie », que certains rêvaient déjà en Prix Nobel de la paix.
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