En Estonie aussi, l’extrême droite espère progresser aux élections

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EKRE (Parti conservateur d’Estonie), pourrait obtenir plus de 20 % des voix aux législatives de dimanche, une percée majeure pour cette formation qui n’avait récolté que 7 % des suffrages en 2015.

Par Benoît Vitkine Publié aujourd’hui à 18h18

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Lors de la marche au flambeau organisée dans le centre de Tallinn le 24 févrie.
Lors de la marche au flambeau organisée dans le centre de Tallinn le 24 févrie. INTS KALNINS / REUTERS

« Même l’Estonie ! » C’est le cri du cœur poussé par un diplomate européen face à la perspective de voir un parti d’extrême droite populiste émerger dans ce pays balte réputé profondément proeuropéen et à la culture du compromis bien ancrée. Ce parti, EKRE (Parti conservateur d’Estonie), pourrait obtenir plus de 20 % des voix aux élections législatives du dimanche 3 mars, soit une percée majeure pour cette formation née en 2015 et qui n’avait récolté que 7 % des suffrages en 2015.

Les recettes de cette formation ne diffèrent pas fondamentalement de celles de ses homologues sur le continent : rejet du multiculturalisme, des élites, des droits des homosexuels… Nuance de taille, EKRE se veut très antirusse et propose de porter les dépenses liées à la défense à 2,6 % du PIB. La question est sensible à l’intérieur du pays où – héritage de l’époque soviétique – près du quart de la population est russophone. La proposition d’EKRE de limiter drastiquement l’activité des écoles russes a d’ailleurs été l’un des rares sujets de friction d’une campagne terne.

L’immigration, thème privilégié

L’immigration reste toutefois le thème privilégié d’EKRE, quand bien même l’Estonie n’a vu s’installer sur son sol qu’une centaine de réfugiés syriens, sur les quelque 600 que Bruxelles lui avait attribué dans le cadre de la politique des quotas. « Ce serait naïf de croire que ça va s’arrêter », prévient Martin Helme, le numéro deux du parti et fils de son fondateur Mart Helme, rencontré par Le Monde dans un quartier de la périphérie de Tallinn.

Le parti a toutefois peu à peu modifié sa cible, insistant désormais plus sur l’immigration originaire des pays slaves. « 30 000 personnes sont arrivées en 2018 d’Ukraine, Biélorussie et Moldavie, détaille M. Helme. C’est une guerre qui se joue sur deux fronts ici ! Et l’identité est forcément un sujet sensible dans un pays de 1,3 million d’habitants. »

EKRE a aussi réussi à élargir sa base radicale en multipliant les promesses sociales à destination des perdants du développement accéléré qu’a connu ces dernières années l’Estonie, la vraie « start-up nation » de l’Europe. « L’accumulation de promesses les rend totalement irréalistes, d’autant qu’EKRE promet aussi de baisser les impôts, mais ce parti s’en moque, puisqu’il n’a pas réellement l’ambition de gouverner », assure la ministre de l’économie, Kadri Simson (Parti du Centre), qui relève par ailleurs que le chômage, à 4,5 %, rend impossible une fermeture complète à l’immigration.

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